Pourquoi plus de 50 % des dentistes en France sont formés à l’étranger

Sur près de 2.900 nouveaux dentistes installés chaque année en France, 1.450 ont été formés hors du pays, principalement dans l’Union européenne. Une réalité qui soulève des inquiétudes sur la qualité des formations. L’Ordre national des chirurgiens-dentistes réclame des contrôles renforcés pour mieux protéger les patients.
Le cas de Bordeaux et un besoin croissant de formation
À Bordeaux, le CHU prévoit 30 nouvelles places en odontologie, portant le total à 110 d’ici dix ans. Un projet ambitieux mais insuffisant face à la pénurie actuelle. Aujourd’hui, plus de la moitié des nouveaux praticiens ont étudié à l’étranger, souvent en Espagne, au Portugal ou en Roumanie, où les formations sont jugées très inégales.
Des écarts inquiétants entre les formations
Chaque année, 1.450 chirurgiens-dentistes formés dans l’UE viennent s’installer en France, un nombre supérieur aux 1.380 diplômés dans l’Hexagone. Ces formations étrangères sont parfois incomplètes, et certains praticiens mal formés causent des préjudices. L’Ordre souhaite mettre en place un système d’évaluation du niveau des praticiens, y compris pour les Français formés à l’étranger.
Vers une harmonisation des compétences
L’objectif est de « niveler par le haut », selon l’Ordre, en évaluant tous les praticiens avant leur installation, sans discriminer selon le pays mais en tenant compte de la qualité des universités. Si un praticien ne satisfait pas aux exigences françaises, il devra compléter sa formation à ses frais.
Former localement et mieux encadrer
L’Ordre propose aussi de créer un statut de maître de stage universitaire pour encadrer les étudiants, notamment dans les zones sous-dotées. L’idée est aussi de mieux contrôler les formations hors UE, souvent bien plus faibles : en France, un cursus compte plus de 5.000 heures de théorie, contre 600 parfois ailleurs.
Des lacunes cliniques criantes
Certaines universités étrangères ne préparent pas leurs étudiants aux gestes de base. Des jeunes dentistes arrivent sans savoir lire une radio ou poser une couronne. Dans certains cas, des fraudes sont même constatées, comme l’usage de fausses identités dans des centres dentaires.
Une dépendance problématique aux formations étrangères
Le rapport 2021 de l’Observatoire de la démographie de la santé soulignait déjà les risques liés à cette dépendance. Pour y remédier, il recommande d’augmenter les capacités de formation en France et de mieux encadrer les cursus étrangers.
Une croissance à court terme, mais des incertitudes à long terme
Selon les projections, la France comptera 60.000 à 70.000 dentistes en 2035, contre 48.000 aujourd’hui. Mais l’Ordre s’attend à une inversion de tendance dès 2032, avec une baisse de la demande.
La formation en France manque de moyens
Malgré le passage au numerus apertus, le nombre de places reste trop faible. La formation reste publique, et l’ouverture au privé n’est pas encore d’actualité. Huit nouvelles universités forment aujourd’hui des dentistes, mais les moyens manquent : équipements, simulateurs, encadrants et terrains de stage restent insuffisants.


Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
