Pourquoi la Normandie attire les Franciliens mais pas les étudiants

L’Insee vient de publier une nouvelle étude sur l’attractivité démographique en Normandie. Il y a encore dix ans, la région peinait à retenir ses habitants. Aujourd’hui, la tendance semble s’inverser. Pourtant, des défis persistent.
Depuis 2020, la Normandie retrouve une dynamique démographique. Faut-il y voir un effet du confinement ? Les chiffres de l’Insee sont parlants.
En 2021, la région affichait un solde migratoire positif de 3 200 habitants, alors qu’en 2015, elle accusait encore un déficit de 2 800 personnes. "On assiste à un véritable retournement de tendance", se réjouit l’Insee.
Les Franciliens en quête de qualité de vie
Les Franciliens sont les plus nombreux à s’installer en Normandie. En 2021, près de 8 000 nouveaux habitants venus d’Île-de-France se sont installés dans la région, qu'ils soient actifs ou retraités.
Le coût de la vie y est beaucoup plus accessible. "Avec des prix immobiliers deux à trois fois inférieurs à ceux de Paris, la Normandie s’impose comme un choix évident pour beaucoup", précise l’étude.
Dans l’Eure, par exemple, on peut acheter des biens à 2 100 € le m² contre plus de 5 000 € près de Paris. Dans ce département, le solde migratoire des actifs a doublé entre 2015 et 2021, passant de 2,3 ‰ à 5 ‰. Grâce à une bonne desserte en transports, certains nouveaux arrivants continuent de travailler en région parisienne tout en vivant en Normandie.
L’appel du bord de mer
Les départements côtiers, comme la Manche et le Calvados, profitent également de cette dynamique. La Manche a vu son solde migratoire doubler en six ans, atteignant +1 600 habitants en 2021, avec une proportion importante d’actifs et de retraités.
"Le bord de mer continue de faire rêver, surtout à l’heure de la retraite", souligne l’Insee. Ce phénomène n’est pas propre à la Normandie : les zones littorales sont attractives dans toute la France.
Des étudiants qui préfèrent partir
Malgré cette tendance positive, la Normandie peine à retenir ses étudiants. Chaque année, près de 9 300 jeunes quittent la région pour rejoindre des villes universitaires plus grandes et plus diversifiées.
En 2021, le déficit migratoire des étudiants atteignait -23 ‰, ce qui place la Normandie au 11ᵉ rang sur les 13 régions métropolitaines.
"L’offre de formation, bien que présente, reste moins diversifiée et moins innovante que dans d’autres régions", précise l’Insee. Seule la ville de Rouen présente un solde migratoire positif pour les étudiants.
Avec un déficit migratoire de -23 ‰, la Normandie se situe à la 11ᵉ place parmi les 13 régions métropolitaines.
Entre emploi et qualité de vie, un équilibre à trouver
Le marché de l’emploi influence fortement cette dynamique. Dans la Manche, où le taux de chômage est de 5,5 %, les actifs s’installent facilement. En revanche, en Seine-Maritime, où la crise de l’emploi est plus présente, l’attractivité reste plus faible.
Le climat océanique joue aussi un rôle. Le ciel souvent gris de la Normandie ne rivalise pas avec les régions du Sud, plus ensoleillées et toujours très prisées.
La région progresse, c’est indéniable, mais son impact démographique reste modeste : le solde migratoire représente un gain d’environ 1 ‰ de la population. La priorité reste de fidéliser les étudiants pour renforcer cette dynamique.

SOURCE : FRANCE 3

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