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ÉDUCATION
20
August 2025

Précarité étudiante : le coût de la vie augmente de 4,12 % selon l’unef

À l’approche de la rentrée universitaire, l’Unef révèle que le coût de la vie étudiante a progressé de 4,12 % en un an, soit 807 € supplémentaires en 2025 par rapport à 2024, d’après son enquête annuelle publiée le 14 août. Cette "tendance lourde", selon le syndicat, "contraint les étudiants à faire des choix entre leurs besoins fondamentaux". Certaines catégories sont particulièrement touchées : les étudiants étrangers, surtout ceux hors de l’Union européenne, les ultramarins, ainsi que les femmes.

Depuis 2017, le coût de la vie étudiante a bondi de 31,88 %.

"Le coût de la vie étudiante continue d’augmenter inexorablement, creusant toujours davantage l’écart entre les besoins réels des étudiants et les réponses apportées par les pouvoirs publics", dénonce l’Unef dans son enquête annuelle.

Ainsi, en un an, le coût de la vie étudiante a progressé de 807 €, atteignant une moyenne de 1 226 € par mois pour un étudiant français. "Cette hausse constante s’inscrit dans une tendance lourde qui, année après année, contraint les étudiants à faire des choix entre leurs besoins fondamentaux", regrette l’Unef.

Plus de 1 000 euros par mois

La hausse des dépenses est principalement liée à l’augmentation des loyers et du prix des transports. Dans le détail, le logement privé grimpe de 2,46 %, les loyers Crous de 3,36 %, tandis que les transports augmentent de 1,44 % pour les non-boursiers et 2,44 % pour les boursiers. Le seuil des 1 000 € par mois est désormais franchi dans la plupart des villes étudiantes.

À ces frais s’ajoutent :

  • les frais d’inscription universitaire, en hausse de 37,67 % depuis 2017 ;
  • la CVEC, qui atteint 105 € en 2025, soit +16,67 % depuis sa création en 2018 ;
  • le développement de l’enseignement privé, où les frais s’élèvent en moyenne à 12 607 € par an.

Un étudiant dans une école privée dépense en moyenne 2 173 € par mois, soit 947 € de plus qu’un étudiant du public.

Le loyer, premier poste de dépense chez les étudiants

Dans le parc privé, le loyer moyen s’élève désormais à 609,60 €, atteignant 857 € en Île-de-France. Pour les logements Crous, la moyenne est de 421,97 €. "L’augmentation des loyers fait partie des premiers facteurs d’aggravation de la situation", commente l’Unef, qui appelle à la construction de nouveaux logements Crous.

Mais selon l’organisation, le gouvernement est loin de tenir ses engagements. Alors que l’objectif affiché était de construire 15 000 logements étudiants par an, seuls 2 200 logements voient le jour chaque année, d’après l’Unef.

L’accès à la mobilité, une fracture sociale

Les transports constituent un autre poste de dépense central. Ils conditionnent l’accès aux études et à la vie sociale. En moyenne, un étudiant boursier paie 246,57 € pour ses déplacements, contre 272,36 € pour un non-boursier.

La différence entre la province et les grandes villes est marquée. En province, un boursier paie 180,41 €, contre 335,53 € dans une grande ville. L’Unef dénonce "des politiques tarifaires trop élevées" et cite Montpellier comme exemple positif, où les transports sont gratuits pour les jeunes.

"Ces inégalités tarifaires conditionnent directement les choix d’orientation et les conditions de vie des étudiants. Face à des coûts trop élevés, nombreux sont ceux qui renoncent à certaines formations", alerte le syndicat.

La triple précarité des étudiants étrangers

Le prix des produits alimentaires augmente de 1,4 % en 2025, pesant encore davantage sur le budget étudiant. Mais certains publics sont encore plus fragilisés.

Les étudiants étrangers font face à une triple précarité : exclus des bourses, limités à un temps de travail partiel, et confrontés à de lourds frais administratifs. Pour les étudiants hors UE, il faut justifier 7 380 € sur un compte bancaire, en plus des frais de visa et de tests linguistiques.

Le plan "Bienvenue en France" accentue la difficulté, en fixant les frais d’inscription à près de 3 000 € pour une licenceet 4 000 € pour un master. L’Unef demande l’abrogation de ce dispositif et l’ouverture des aides sociales aux étudiants étrangers.

Des dispositifs insuffisants pour les étudiants ultramarins

Les étudiants ultramarins subissent également un surcoût important. Le coût de la vie est supérieur de 10,51 % pour les boursiers et de 6,86 % pour les non-boursiers par rapport à la métropole. Cela représente en moyenne 50,09 € de plus par mois pour les boursiers et 69,69 € pour les non-boursiers.

Les dispositifs gouvernementaux sont jugés "inadéquats" par l’Unef. Le complément de bourse de 30 € reste dérisoire. Le syndicat réclame son augmentation à 100 € par mois, ainsi que la construction de logements Crous, le développement de l’offre universitaire et de la formation locale.

Les femmes, également victimes de la précarité

Enfin, l’enquête révèle une forte disparité entre les hommes et les femmes. Le coût de la vie est supérieur de 179,67 %pour les étudiantes, ce qui représente un surcoût annuel de 848,12 €.

La précarité menstruelle illustre cette inégalité : les dépenses liées aux menstruations atteignent 317,95 € par an, contre seulement 32,89 € pour une personne non menstruée, soit une différence de plus de 285 €.

SOURCE : AEF INFO

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