Précarité étudiante : "le prix des courses alimentaires et l'augmentation de l'électricité, c'est un truc de dingue !"

La FAGE, la Fédération des associations générales étudiantes, dénonce dans sa dernière enquête une nouvelle augmentation du coût de la rentrée. Selon l'organisation, l'Île-de-France est une région "particulièrement précarisante" pour les étudiants. Morgane, étudiante à Paris, témoigne.
"Le prix des courses alimentaires et l'augmentation de l'électricité, c'est un truc de dingue ! Vu que les logements à Paris sont très mal isolés."
Morgane, 20 ans, est non-boursière et inscrite en licence à Paris. Elle a le profil type de l’étudiante en précarité financière, selon la dernière enquête de la FAGE, qui vient de publier ce mercredi son indicateur annuel.
Selon cette fédération, le coût de la rentrée étudiante en Île-de-France s'établit cette année à plus de 3 654 euros. Une hausse de 3 % par rapport à l'année précédente, portée notamment par une augmentation des loyers (+2,45 %) et des frais spécifiques de rentrée (+3,90 %) comme la hausse des frais d'inscription.
Principal poste de dépense : le loyer, qui représente aujourd'hui près de 50 % des frais de vie courante d’un étudiant en Île-de-France, soit 688 euros en moyenne. Une dépense "qui ne cesse de croître année après année", relève l'organisation étudiante.
Morgane en sait quelque chose. Résidente jusqu'à l’an dernier dans le 12e arrondissement de Paris, cette étudiante en LLCER (langues, littératures et civilisations étrangères et régionales) a dû déménager à Tremblay-en-France en Seine-Saint-Denis. "Tous les logements où j'ai habité à Paris étaient des passoires énergétiques. Cet été, j'ai chopé un redressement énorme pour l’électricité : plus de 1 000 euros. J'habite maintenant en colocation à Tremblay, à une heure et demie de la fac", témoigne-t-elle. Morgane dépense 650 euros par mois pour son seul logement.
Travailler pour faire ses études
Morgane ne peut compter que sur elle-même pour financer sa vie d’étudiante. Ses parents, qui résident à Montpellier, n’ont pas les moyens de l'aider. Tout juste peuvent-ils financer l'achat d’un passe Navigo. Alors, Morgane travaille. Un petit boulot dans la restauration six jours sur sept lui permet de gagner environ 1 000 euros par mois.
"L'an dernier, par exemple, le matin, j'allais en cours. Le midi, j'allais au travail. Ensuite, j'allais en cours et je retournais au travail jusqu'à 23 h 30."
Tous les jeudis, Morgane est bénévole dans une association qui dispense une aide alimentaire durable aux étudiants en situation de précarité. Cet engagement lui permet de bénéficier de paniers alimentaires. "Sans ça, il y aurait des denrées que je ne pourrais pas manger, comme la viande", dit-elle.
En "zone de fragilité financière"
L'an dernier, l'étudiante a dû faire face à des problèmes de santé et des dépenses imprévues. Pour financer ses études, qui devraient durer cinq ans, et surmonter les imprévus, Morgane et ses parents se sont endettés. Elle a contracté un prêt bancaire de 35 000 euros.
Pour Elisa Mangeolle, responsable de la communication à la FAGE, Morgane fait partie de cette population étudiante en "zone de fragilité financière". "Ce sont des étudiants qui ne sont pas dans le système de bourse, mais qui n’ont pas de ressources suffisantes et qui sont obligés de travailler. En moyenne nationale, 41 % des étudiants sont contraints de se salarier en parallèle de leurs études", estime-t-elle.
La FAGE demande aujourd'hui une réforme de l'attribution des bourses, avec une hausse des plafonds d’attribution, visant à "élargir le nombre de boursiers pour atteindre un million d’étudiant.es bénéficiaires".

SOURCE : FRANCE INFO

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