Prépas : un rapport remis à l’ancien recteur de Paris propose de "faire évoluer la carte des CPGE, à moyens constants"

Missionné par l’ancien recteur de Paris, Bernard Beignier, un comité régional d’orientation sur les CPGE franciliennes a formulé neuf recommandations "pour penser le futur" des classes préparatoires, dans un rapport transmis à AEF info le 26 mars 2025. Il propose notamment de "faire évoluer la carte des CPGE, à moyens constants", en transformant "certaines CPGE en classes préparatoires à destination des bacheliers technologiques". Parmi les autres mesures : "limiter le nombre d’étudiants en khûbes".
Un comité régional d’orientation sur les CPGE franciliennes, constitué en décembre 2024, a remis un rapport à l’ancien recteur de l’académie de Paris, Bernard Beignier, qui a quitté son poste en mars 2025. Le comité, qui s’est réuni trois fois, avait pour objectif de "penser le futur des CPGE à l’échelle régionale, notamment pour mettre en cohérence l’offre et les politiques des trois académies". Il a réuni la direction régionale, des proviseurs et professeurs d’établissements franciliens dotés de CPGE, des représentants d’université et des personnalités qualifiées.
"Il nous faut impérativement avancer sur ce sujet, car il en va de la pérennité du modèle. À Paris, elles restent peu diversifiées socialement, et les filles ne s’orientent pas assez vers les CPGE scientifiques. [...] L’évolution du modèle des CPGE est à penser au niveau régional, car nous sommes de loin le premier bassin étudiant de France", expliquait Bernard Beignier dans une interview à AEF info le 25 mars.
Des CPGE attractives en Île-de-France
Avant d’émettre des propositions, le comité a formulé une série de constats sur les CPGE. Selon lui, le modèle des classes préparatoires "reste important pour l’enseignement supérieur et la formation des élites. Elles se distinguent par un investissement important de l’État, un encadrement pédagogique de qualité, et un haut niveau d’exigence académique".
Elles continuent aussi "d’attirer de nombreux étudiants", avec une hausse des effectifs à la rentrée 2024 en Île-de-France de 6 %, région qui concentre déjà 32 % des effectifs au niveau national. Près de la moitié des CPGE "sélectives" se situe en Île-de-France. "À Paris, la filière économique enregistre par exemple 66 vœux confirmés pour une place", illustre le comité.
Mais des profils d’étudiants "trop uniformes"
Néanmoins, les profils d’étudiants issus des classes préparatoires sont "relativement trop uniformes. Même si ce problème est bien sûr ancien, il est susceptible d’obérer la qualité du paysage scientifique et littéraire sur le long terme". Les CPGE franciliennes présentent notamment "une faible diversité sociale".
Des places qui restent vacantes et des abandons
Le comité alerte également sur le remplissage des classes préparatoires franciliennes, qui "peut interroger, particulièrement dans le contexte budgétaire actuel". Des places restent vacantes à l’issue de la procédure Parcoursup, et de nombreux étudiants quittent la classe préparatoire au cours des deux années.
À la rentrée 2024, 275 places restaient vacantes au sein de l’académie de Versailles, 213 à Paris et 192 à Créteil. Pour les CPGE parisiennes, 1 179 étudiants ont arrêté leur formation dans le courant de l’année 2023-2024 (soit 8,88 %), dont l’essentiel (7,7 %) avant la fin du premier semestre. Les tendances sont similaires au niveau national.
Autre constat : "la part de khûbes est importante, alors que la poursuite en école est la règle et la khûbe l’exception". Parmi les explications avancées par le comité : "le nombre important de khûbes sert parfois à gonfler artificiellement l’effectif de deuxième année pour éviter la fermeture de la division".
Le bien-être des étudiants, "un angle mort" du fonctionnement des CPGE
Par ailleurs, "le meilleur conventionnement des CPGE avec les universités est un sujet impérieux", souligne le comité. Enfin, "le bien-être des étudiants est encore un angle mort du fonctionnement des CPGE", insiste le comité.
Les recommandations du comité d’orientation
Le vivier et l’attractivité des CPGE
Recrutement. Le comité appelle à "mieux recruter en produisant, à l’échelle de chaque EPLE, une analyse des trois dernières cohortes accueillies et des candidatures reçues afin d’identifier les tendances et biais de recrutements".
Partenariats. Il est aussi recommandé de "favoriser et construire des partenariats avec des lycées de la région académique, à raison d’au moins un par lycée avec CPGE".
La sécurisation des parcours
Intégration. "Afin de réduire la déperdition, notamment à la rentrée de première année", le comité propose d’instaurer un temps d’accueil et d’intégration à la rentrée.
Suivi. Le comité recommande également d’instituer "des conseils de mi-semestre valorisants et personnalisés, permettant d’examiner la situation individuelle d’un étudiant par l’ensemble de l’équipe pédagogique".
Khûbes. Par ailleurs, le comité appelle à "limiter le nombre d’étudiants en khûbes".
L’optimisation de l’offre en CPGE
Offre de formation. Le comité estime nécessaire de "faire évoluer la carte des CPGE, à moyens constants". Il propose de "transformer certaines CPGE en classes préparatoires à destination des bacheliers technologiques/ATS ; au cas par cas, fermer des divisions surnuméraires afin de dégager des moyens supplémentaires pour des dispositifs d’égalité des chances, ou de CPGE expérimentales".
Langues vivantes. Il est important de "rationaliser l’offre de langues vivantes et de spécialité par territoire, en limitant les groupes à effectifs très réduits".
Khôlles. Enfin, le comité recommande de "mieux contrôler et diversifier le 'khôlloscope', pour 'encorder' des établissements à CPGE entre eux et financer le partenariat privilégié avec le pré-bac". Il suggère aussi que "les proviseurs aient plus la main sur la khôlle et la diversification des khôlleurs, encore largement à la main des professeurs, et de disposer d’un logiciel performant de gestion et de contrôle des heures effectuées".

SOURCE : AEFINFO

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