Les présidents d’université alertent sur la pénurie de moyens dans l’enseignement supérieur

Le 21 novembre, une trentaine de présidents et présidentes d’université ont manifesté devant le ministère de l’Enseignement supérieur pour exprimer leurs inquiétudes face à la dégradation de leur situation financière. Sous une neige battante, ces dirigeants, membres de France Universités, ont décidé d’un coup d’éclat inhabituel en se rendant sans rendez-vous pour exiger des réponses du ministre Patrick Hetzel.
Une crise budgétaire sans précédent
Selon Dean Lewis, vice-président de France Universités et président de l’Université de Bordeaux, « nous sommes à un moment critique où il devient impossible de boucler nos budgets pour 2025 ». Cette mobilisation reflète une situation de plus en plus préoccupante : quatre universités sur cinq risquent de finir l’année en déficit, alors qu’elles doivent supporter une augmentation des dépenses de 500 millions d’euros pour financer des mesures imposées dans le cadre de la réduction du déficit public.
Parmi les éléments déclencheurs de cette colère, un prélèvement inattendu a particulièrement irrité les présidents d’université. Ce nouveau mécanisme de solidarité, prévu par le ministère, consiste à ponctionner 1 % des subventions publiques de chaque établissement pour créer un fonds d’aide destiné à soutenir les universités en grande difficulté financière. « Découvrir cela indirectement a exacerbé nos inquiétudes », déplore Dean Lewis.
Un fonds de solidarité qui divise
Le document ayant fuité, signé par le directeur général de l’enseignement supérieur et en attente de validation par la directrice des affaires financières, a confirmé la mise en place de ce dispositif. Mais ce fonds, censé stabiliser les établissements les plus fragiles, se fait au détriment de tous les autres, faute de financements supplémentaires alloués par l’État. Chaque université devra ainsi sacrifier une partie de sa subvention pour charge de service public, aggravant encore davantage les tensions budgétaires.
Une situation alarmante pour l’avenir des universités françaises
Cette mobilisation témoigne d’une asphyxie croissante dans l’enseignement supérieur français. Les présidents d’université redoutent une détérioration durable de leurs capacités à investir dans l’avenir de leurs établissements et à répondre aux besoins croissants des étudiants. La mise en œuvre de ces prélèvements, sans contreparties financières, pourrait exacerber les inégalités entre universités et mettre en péril leurs missions fondamentales.
Cette situation illustre une problématique plus large que France Universités ne cesse de dénoncer : l’insuffisance chronique des moyens alloués à l’enseignement supérieur et à la recherche en France. Cette crise budgétaire pourrait avoir des conséquences majeures sur la qualité de l’enseignement et sur la capacité des universités à remplir leur rôle stratégique dans l’économie et la société.

SOURCE : LE MONDE

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