Le programme d’investissement d’avenir dynamise les campus des métiers et des qualifications

Le programme d’investissement d’avenir dynamise les campus des métiers et des qualifications (CMQ), avec un impact variable selon les établissements (Céreq)
Le programme "Territoires d’innovation pédagogique" (TIP) du programme d’investissement d’avenir (PIA) a joué un rôle clé dans le développement des campus des métiers et des qualifications (CMQ), selon l’évaluation réalisée par le Céreq, publiée le 16 janvier 2025. Ce financement a "donner une impulsion réelle" au développement de ces campus, surtout dans l’enseignement supérieur, bien qu’il ait eu un impact "variable" sur les établissements secondaires. Le rapport met également en lumière des partenariats satisfaisants, tout en soulignant des défis liés au manque de ressources humaines.
Des campus majoritairement portés par l’enseignement supérieur
Le Céreq a observé que les 32 campus lauréats du PIA 3 sont principalement orientés vers des filières industrielles, notamment dans les secteurs de l’automobile et de l’énergie, plutôt que dans les services aux personnes ou aux entreprises. Les campus sont pour la plupart expérimentés, bien que certains aient démarré leur activité avec les fonds d’amorçage du PIA.
Géographiquement, ces campus sont largement concentrés en Île-de-France, Occitanie, Bretagne et Centre-Val-de-Loire, avec une diversité territoriale marquée dans leur implantation. L’enseignement supérieur joue un rôle central dans le pilotage des projets, particulièrement depuis la création de la mention "excellence", qui a mis en avant les liens avec la recherche et l’innovation. Dans près de 70 % des cas, un établissement d’enseignement supérieur est le porteur principal des projets.
Cependant, le démarrage de ces projets a parfois été freiné par un manque de moyens, ce qui a retardé certaines initiatives.
L’attractivité des campus : une priorité, mais des défis de communication
L'attractivité des campus des métiers et des qualifications reste un enjeu majeur. Selon le rapport, les campus utilisent principalement trois canaux pour attirer des apprenants : des actions institutionnelles événementielles (salons, forums), des outils de communication digitale modulables et la mise en scène des métiers avec des présentations en grandeur nature. Toutefois, la communication vers les jeunes semble présenter des "situations variables" et des difficultés à trouver les messages les mieux adaptés à cette cible.
L’effet du PIA : inciter à l’évolution de l’offre de formation
Le PIA a également incité les campus à renforcer l’analyse des besoins de formation dans leurs territoires, et à adapter l’offre de formation en conséquence. Cette évolution se fait principalement dans l’enseignement supérieur, en collaboration avec les autorités rectorales, les régions et les entreprises. Le rapport souligne que la mise en place de nouvelles formations répond à des attentes spécifiques : pour les lycées, il s'agit de renforcer les partenariats et de valoriser l’enseignement professionnel ; pour les structures du supérieur, de rendre les formations plus visibles et attractives ; pour les entreprises, d’anticiper les besoins en compétences et de renforcer les liens avec les Opco.
Des effets du PIA variables dans le secondaire
Le rapport note que les effets du PIA sur les établissements du secondaire sont perçus de manière inégale. Si certains lycées bénéficient de moyens et d’équipements techniques supplémentaires, de la formation des enseignants et de pratiques pédagogiques innovantes, d’autres rencontrent des difficultés à saisir pleinement les enjeux de la labellisation CMQ. Les chefs d’établissement expriment aussi des interrogations sur l’impact du label CMQ et sur les arbitrages concernant l’ouverture de nouvelles formations, ce qui peut parfois entraîner des tensions entre établissements.
Innovation dans l’enseignement supérieur : des démarches variées
Les projets soutenus par le PIA intègrent des approches innovantes, mais de manière inégale. Certains campus ont mis en place des dispositifs pour favoriser les échanges d’informations sur les mutations technologiques, tandis que d’autres ont entrepris un travail de sensibilisation des entreprises aux enjeux de ces mutations. En termes de recherche, les activités sont très variées d’un campus à l’autre, bien que les chercheurs impliqués expriment un enthousiasme quant aux opportunités offertes par ces collaborations.
Partenariats et ressources : un bilan globalement positif, mais des défis restent
Le rapport indique que 61 % des partenaires des CMQ estiment que le programme leur a permis de nouer des relations avec de nouveaux partenaires. Cependant, cet effet n’est pas aussi marqué pour les entreprises, qui se sentent parfois isolées au sein des campus. En termes de satisfaction des partenaires, celle-ci est généralement élevée concernant les ressources pour le fonctionnement interne du campus (87 %) et les ressources financières (71 %), mais les campus rencontrent des difficultés concernant le manque de moyens humains pour mettre en œuvre les projets de l’action TIP du PIA.
Conclusion
En conclusion, le programme d’investissement d’avenir a indéniablement stimulé le développement des CMQ, particulièrement dans l’enseignement supérieur, en soutenant l’innovation et en renforçant les partenariats. Toutefois, des défis subsistent, notamment en matière de communication, de coordination avec les établissements secondaires, et de gestion des ressources humaines. Les prochains projets devront prendre en compte ces enjeux pour maximiser l'impact de ces campus dans la formation des métiers de demain.

SOURCE : AEFINFO

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