Reconversion professionnelle : les formations longues, un atout pour décrocher un entretien (Dares)

Les formations longues jouent un rôle déterminant dans l'accès aux entretiens d’embauche pour les métiers en tension. Contrairement aux cursus courts, elles augmentent significativement les chances des candidats en reconversion, sans pour autant constituer un avantage opportuniste pour les employeurs. C’est ce que révèle une étude de la Dares, publiée le 30 janvier 2025, qui analyse l’impact de la formation professionnelle sur la demande de travail dans six secteurs en difficulté de recrutement.
Les formations longues, un levier efficace pour les reconversions
D’après la Dares, un candidat ayant suivi une formation longue bénéficie d’un taux de rappel pour un entretien similaire à celui d’un postulant dont la formation initiale correspond directement au poste visé. À l’inverse, les formations courtes n’ont pas d’impact statistique notable sur l’accès aux entretiens, se révélant aussi peu efficaces que l’absence de formation.
L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité des politiques publiques de formation pour les demandeurs d’emploi, en particulier celles financées par le Plan d’investissement dans les compétences (PIC). L’enjeu est double : déterminer si ces investissements sont justifiés et identifier si les parcours longs sont plus bénéfiques que les cursus courts pour favoriser la transition professionnelle.
Pour mesurer ces effets, l’étude repose sur des candidatures fictives envoyées en réponse à des offres réelles dans six métiers en tension : employé de restauration, coiffeur, aide-soignant, boulanger, réparateur de carrosserie et installateur d’équipement sanitaire. Quatre types de profils ont été soumis :
- Un candidat ayant la formation initiale adéquate.
- Un candidat issu d’un métier connexe sans formation complémentaire.
- Un candidat ayant suivi une formation courte (moins de cinq jours).
- Un candidat ayant suivi une formation longue (plus de sept mois).
Les résultats montrent que, dans cinq des six métiers étudiés, les formations longues favorisent largement l’accès aux entretiens. Seule exception : les employés de restauration, dont le taux de rappel reste peu influencé par la formation, probablement en raison d’une faible attractivité du secteur et de conditions de travail difficiles.
Des disparités selon le genre et la localisation
L’étude met également en lumière des différences selon le genre des candidats. Dans l’ensemble, les écarts de taux de rappel sont faibles entre les professions dites « masculines » et « féminines », sauf pour les profils les moins attractifs (candidats en reconversion sans formation ou avec un cursus court). Dans ces cas, les femmes sont davantage désavantagées. Autre enseignement : le niveau de tension du marché du travail varie selon les régions. Lorsque les besoins en recrutement sont particulièrement élevés, le taux de rappel progresse uniformément pour tous les profils, indépendamment de leur parcours.
Des pistes pour l’orientation des financements publics
Si l’étude ne se prononce pas sur les formations précises à financer, elle apporte néanmoins des éléments de réflexion. Elle confirme notamment que les politiques de formation professionnelle, lorsqu’elles visent des parcours longs, améliorent bien l’accès aux entretiens et ne constituent pas une simple opportunité pour les entreprises d’obtenir des candidats mieux qualifiés sans effort financier.
En revanche, pour les métiers en très forte tension, même les candidats non formés parviennent à décrocher des entretiens. Cela suggère que, dans certains cas, la formation ne doit pas être systématiquement priorisée comme levier d’accès à l’emploi, mais plutôt envisagée comme un moyen d’assurer une insertion professionnelle durable.
En conclusion, cette étude souligne l'importance de privilégier les formations longues pour maximiser les chances de reconversion, tout en adaptant les stratégies de financement aux spécificités des métiers et des territoires.

SOURCE : AEFINFO

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