Un record improbable : passer le bac à 9 ans

Ce mardi, une jeune candidate de seulement 9 ans de l'académie de Strasbourg se prépare à passer les épreuves du baccalauréat général et technologique, un exploit sans précédent qui suscite des questions sur les capacités intellectuelles précoces de nos enfants.

L'élève, normalement en CE2, s'inscrit en tant que candidate libre, établissant ainsi un record historique pour cet examen. Traditionnellement, les plus jeunes candidats au baccalauréat ont généralement entre 12 et 13 ans. L'an dernier, le plus jeune candidat avait 12 ans. Cette nouvelle prouesse soulève des interrogations : jusqu'où irons-nous ? Est-il devenu si extraordinaire de passer le bac à seulement 9 ans ?

Des experts notent que des enfants avec des capacités cognitives exceptionnelles ont toujours existé. « Des petits génies, il y en a toujours eu », rappelle Dominique Sappey-Marinier, enseignant-chercheur en biophysique et neurosciences à l'université Lyon-1. Pour lui, cette réalisation n'est pas anormale pour ceux qui appartiennent à cette catégorie.

« Les capacités hors normes chez certains enfants peuvent être liées à des capacités d'apprentissage, de compréhension ou de mémorisation », explique Romain Quentin, chercheur en neurosciences à l'Inserm. Il souligne que ces aptitudes peuvent être influencées par des facteurs innés et acquis, souvent observées chez les individus avec un trouble autistique comme le syndrome d'Asperger.

Le rôle des parents est également crucial. « Même pour un enfant prodige, le soutien parental et le travail sont essentiels », souligne Dominique Sappey-Marinier. Il explique que l'apprentissage actif crée de nouveaux neurones et renforce les connexions cérébrales nécessaires à la réussite académique.

Pour Romain Quentin, la réussite précoce au bac repose en grande partie sur l'apprentissage par cœur, une méthode essentielle pour retenir des concepts académiques. « Les capacités scolaires nécessitent un effort soutenu pour être mémorisées », affirme-t-il.

Malgré ces succès précoces, les experts notent que le développement cérébral de l'enfant n'est pleinement mature qu'à partir de 6-7 ans. Avant cet âge, certaines fonctions cognitives, comme la latéralisation du cerveau, ne sont pas encore complètement développées, explique Dominique Sappey-Marinier.

La question de savoir si pousser un enfant à battre des records de précocité pourrait affecter d'autres apprentissages essentiels comme la sociabilité ou la gestion émotionnelle reste un sujet de préoccupation parmi les experts. Chaque nouveau record de jeunes candidats au baccalauréat soulève cette question cruciale.

En conclusion, alors que nous admirons les exploits des jeunes prodiges, il est essentiel de maintenir une perspective équilibrée sur les défis et les impacts potentiels sur le développement global des enfants.

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SOURCE : 20 MINUTES