Réforme du CAPES : « l’enseignant réduit à un commentateur du BO et des fiches Eduscol »

Réactions vives aux nouveaux programmes
Les projets de programmes pour le CAPES 2025 d’histoire-géographie, dévoilés début mai 2024, ont provoqué de vives réactions parmi les enseignants de la discipline. Ces derniers s’inquiètent particulièrement de la simplification des programmes et des épreuves suite à l’annonce d’Emmanuel Macron en avril 2024, abaissant le concours de bac +5 à bac +3.
Dans un communiqué publié le 9 mai 2024, plusieurs associations, dont l’Association des professeurs d’histoire et géographie (APHG), la Société des professeurs d’histoire ancienne de l’Université (SoPHAU), la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public (SHMESP), l’Association des historiens modernistes des universités françaises (AHMUF), les Historiennes et historiens du contemporain (H2C) et le Comité national français de géographie (CNFG), dénoncent « l’étendue et l’indigence des programmes d’histoire-géographie dans le projet de réforme du CAPES. »
Selon ces associations, l’exigence disciplinaire est absente, remettant en question le rôle du professeur, qu'elles craignent de voir réduit à un simple accompagnateur des manuels sans capacité critique.

Une régression dangereuse
Pour ces associations, cette régression est extrêmement dangereuse, surtout « à un moment où les récits historiques sont l’objet de fortes manipulations et où les publics scolaires attendent de leurs professeurs des réponses scientifiquement argumentées à des questions sensibles. »
Elles demandent donc le report du concours à Bac+4 et une articulation des programmes de CAPES avec ceux de l’agrégation externe, afin d’éviter que les futurs titulaires du CAPES ne deviennent de simples commentateurs du Bulletin officiel et des fiches Eduscol.
L’obligation d’enseigner quatre ans
Lors d’une réunion sur ce projet de réforme, tenue le mercredi 29 mai 2024 au ministère de l’Éducation nationale avec les syndicats enseignants, une nouvelle mesure a été évoquée : l’obligation pour les professeurs fraîchement titularisés d’enseigner pendant quatre ans après leur titularisation, selon le SNEP-FSU. Le syndicat s’interroge : « Comment des étudiants peuvent-ils aller vers le métier d’enseignant et CPE quand, après avoir réussi le concours, ils seront gratifiés de 900 euros par mois et devront s’engager pour 4 ans pour l’Éducation nationale, alors que précédemment les lauréats percevaient un salaire de 1 800 euros ? ». Face à l’absence de réponse, le syndicat a quitté la réunion en signe de protestation.
Les enseignants d'histoire-géographie s'inquiètent de la simplification des programmes et de la réduction de l'exigence disciplinaire dans le nouveau CAPES. Ils craignent que ces changements transforment le rôle des professeurs en simples commentateurs des manuels et des fiches Eduscol, sans capacité critique.
La réforme propose que les professeurs fraîchement titularisés soient obligés d'enseigner pendant quatre ans après leur titularisation. Cette mesure suscite des inquiétudes, notamment en raison du faible salaire proposé aux nouveaux enseignants par rapport à ce qui était offert auparavant.

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