Réforme de la formation des enseignants : avancées et calendrier

Le gouvernement a dévoilé, le 28 mars, les contours d'une réforme de la formation des enseignants des écoles, qui devrait entrer en vigueur pour la rentrée 2026. Bien que les principaux axes aient été largement attendus et fassent consensus, les syndicats pointent du doigt le calendrier serré et le manque de concertation.
Des changements importants pour les étudiants
La réforme prévoit la création d’une licence Professorat des écoles (LPE), qui sera accessible via Parcoursup dès la rentrée 2026. Les étudiants qui suivent cette licence pourront intégrer directement un master MEEF (master de l’enseignement, de l’éducation et de la formation). Ceux qui obtiendront cette licence seront exemptés des épreuves écrites pour accéder au concours de recrutement des enseignants.
Par ailleurs, le concours sera avancé à la fin de la licence 3, et les étudiants devront préparer des modules spécifiques dès la rentrée 2025 pour se préparer à ces nouvelles épreuves.
Le statut de fonctionnaire dès le master
Les étudiants qui suivront un master MEEF seront désormais sous le statut de fonctionnaire dès le début de leur formation. En master 1, ils percevront une rémunération de 1 400 euros nets par mois, et en master 2, en tant que fonctionnaires stagiaires, cette rémunération passera à 1 800 euros. Cependant, ce statut impose une obligation d'exercer pendant quatre ans après l’obtention du diplôme, une mesure qui fait débat, notamment au sein de la Fage, qui estime que cela pourrait dissuader certains étudiants.
Des points de consensus, mais des interrogations
La réforme est accueillie favorablement sur plusieurs points. Sup'Recherche-UNSA, la Fage et le réseau des Inspé saluent, par exemple, l'avancée du concours à bac+3. Cette modification allège la charge des étudiants, actuellement submergés par le volume de travail en master, avec la préparation du concours, des mémoires et des cours.
Alain Frugière, président du réseau des Inspé, note cependant des préoccupations concernant l’affectation des lauréats du concours et l'absence de réponses claires sur les choix laissés aux étudiants en matière d’affectation. Les syndicats restent également préoccupés par l’obligation d’exercer quatre ans et plaident pour plus de flexibilité, proposant une indemnité moins élevée sans contrainte d’emploi à long terme.
Une réforme qui s'attaque à la formation initiale
Les Inspé se réjouissent de la création de la licence professorat des écoles, car elle permet un parcours plus fluide en cinq ans (L1 à M2), ce qui répond à une revendication de longue date. Maé Bouteille de la Fage reste plus sceptique, soulignant que l’idée de créer une licence dédiée au professorat des écoles ne répond pas forcément aux besoins des étudiants, qui peinent souvent à se projeter dès le bac.
Le calendrier : un frein majeur
Un des points majeurs de mécontentement reste le calendrier extrêmement contraint. Le gouvernement prévoit une mise en place dès 2026, mais des acteurs du secteur, dont la Fage, estiment que cette transition serait trop rapide et qu’elle nuirait à la qualité de la formation. Maé Bouteille déplore le fait que des étudiants en L2 viennent d’apprendre qu’ils devront passer le concours dès la fin de leur licence en 2026, ce qui ne leur laisse que peu de temps pour se préparer.
L’adossement à la recherche : un point de vigilance
La question de l’importance accordée à la recherche dans la formation est également soulevée. Pour l'instant, le master MEEF inclut un mémoire de stage, mais pas de mémoire de recherche. Il y a des inquiétudes sur l’implication des enseignants-chercheurs dans la formation, ce qui pourrait réduire la qualité des enseignements. Le réseau des Inspé souhaite revoir le nombre d'heures de formation proposées dans la maquette du master pour mieux répondre aux exigences du métier.
Conclusion
La réforme de la formation des enseignants s’annonce ambitieuse, mais les syndicats et les acteurs de l’enseignement supérieur demandent plus de temps et de concertation. L’avenir de cette réforme dépendra de la manière dont seront abordées les préoccupations soulevées par les parties prenantes dans les mois à venir.

SOURCE : Letudiant

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