Région académique d’Île-de-France : un réseau des directeurs de la vie étudiante lancé lors de la 1re conférence sur la CVEC

Un nouvel élan pour la collaboration entre universités et collectivités

« Il existe des niveaux de connaissance disparates de la CVEC entre les collectivités » et collaborer avec elles « est un défi », souligne Audrey Aknin, vice-présidente CFVU de l’UVSQ, lors de la première conférence régionale sur l’utilisation de la CVEC, organisée le 3 juillet 2025. L’événement a permis de revenir sur les coopérations entre établissements universitaires et acteurs territoriaux autour de projets financés par cette taxe affectée. À cette occasion, Isabelle Prat, rectrice déléguée d’Île-de-France, a annoncé la création d’un « réseau régional des directeurs et des responsables de la vie étudiante ».

Vers un réseau régional structuré

« Favoriser les échanges entre pairs », « initier des coopérations concrètes entre établissements sur les thématiques de la vie étudiante mais aussi au-delà » : tel est l’objectif du réseau régional annoncé par Isabelle Prat à la Sorbonne, lors de la conférence du 3 juillet 2025. Car selon elle, « la vie étudiante, ce n’est pas que la CVEC, c’est la réussite étudiante dans son ensemble ». Ce rendez-vous a vocation à devenir un temps fort pérenne au sein de la région académique.

Une collaboration avec les collectivités encore complexe

La première table ronde de l’après-midi était centrée sur les relations entre acteurs de l’ESR et collectivités locales. Audrey Aknin a rappelé les difficultés rencontrées : « nous avons cinq campus implantés sur toute l’Île-de-France. Ces disparités géographiques et de situations impliquent des acteurs locaux très différents ».

Quelques chiffres clés sur l’académie Île-de-France

Laurent Gadessaud, conseiller enseignement supérieur de l’académie de Créteil, a partagé des données illustrant l’importance du territoire francilien :

• 809 000 étudiants, soit 27 % de l’effectif national ;
• 56 % de femmes parmi ces étudiants ;
• Paris concentre 50 % des étudiants, contre 30 % pour Versailles et 21 % pour Créteil ;
• 20 % sont boursiers, en dessous de la moyenne nationale de 24 % (17 % à Paris, 19 % à Versailles, 28 % à Créteil).

La CVEC, un levier structurant pour les projets étudiants

« Vous avez devant vous le plus gros collecteur de la CVEC », lance Thierry Bégué, directeur général du Crous de Paris. Depuis son arrivée en 2021, un service spécifique a été mis en place pour piloter les fonds. Résultat : une croissance constante du nombre de projets soutenus.

En 2023-2024, 25,5 millions d’euros ont été reversés aux Crous, dont près de 5,8 millions pour l’Île-de-France. Le Crous de Paris a ainsi financé 51 projets, pour un total de 1,22 million d’euros. Mais Thierry Bégué prévient : « il ne faut pas saupoudrer, il faut structurer. Avec Paris, nous fixons des objectifs communs pour utiliser la CVEC de manière stratégique. Il faut faire de même avec toutes les collectivités ».

Une opportunité de coopération pour les collectivités

Pour Alexis Midol-Monnet, conseiller municipal d’Orsay, la CVEC « est une porte d’entrée pour les collectivités, même celles qui ne sont pas historiquement impliquées dans la vie étudiante ». Elle permet de valoriser les dispositifs existants (santé, solidarité, culture) et de créer des dynamiques croisées avec les acteurs du territoire.

Audrey Aknin confirme que certaines collectivités connaissent bien la CVEC, comme Saint-Quentin-en-Yvelines, tandis que d’autres, comme Mantes, en maîtrisent moins les mécanismes. Pourtant, des projets voient le jour : « ce n’est pas toujours facile, mais on avance ».

Un schéma directeur mobilisant les partenaires locaux

À l’UVSQ, le schéma directeur de la vie étudiante (SDVE) repose sur un partenariat fort avec les collectivités. Le programme WellFaire, cofinancé par la région, les communes et la CVEC, vise à améliorer le bien-être étudiant à travers trois axes : bien étudier, bien-être, bien vivre. Ce soutien a permis la rénovation de l’espace Buffon sur le campus des sciences, et la création d’une ressourcerie est prévue.

Santé et sport : des priorités partagées

La santé et la santé mentale sont des préoccupations majeures. « Ce sont des enjeux quotidiens », alerte Audrey Aknin. À Guyancourt, la mairie s’interroge sur l’accès aux soins pour les étudiants. Le service de santé universitaire (SSE) ne suffit pas, selon elle.

Le sport est aussi un domaine soutenu. À Saint-Quentin-en-Yvelines, des villages olympiques ont vu le jour dans le cadre des JO. En parallèle, des ateliers sport santé et handisport ont été financés. En 2023, 15 % des projets CVEC concernaient la santé, et 13 % le sport.

SOURCE : AEF INFO