Réussir au-delà des frontières : Comment nos élèves enrichissent leur parcours grâce à l’international dans les formations techniques ?

Un tremplin vers l’ouverture et la réussite

L'ouverture sur le monde est un levier puissant pour transformer les parcours éducatifs, particulièrement dans les formations techniques. Cette vision, portée par de nombreux établissements scolaires, trouve une illustration marquante au Lycée Henri Senez, où l'expérience internationale est devenue un véritable vecteur d'enrichissement pour les élèves, qu'ils soient en formation initiale, en apprentissage ou en reconversion. Marc Telliez, Proviseur de cet établissement, nous livre un témoignage captivant sur la manière dont l’international est désormais au cœur du projet éducatif du lycée.

D’un dispositif élitiste à un projet collectif

L’histoire du programme ERASMUS+ au Lycée Henri Senez débute en 2017, lorsque Marc Telliez prend la direction de l'établissement. À son arrivée, la mobilité internationale était déjà un axe du lycée, mais restait limitée à un petit nombre d'élèves, sélectionnés en fonction de critères stricts. Seuls cinq à six élèves par an bénéficiaient d’une expérience à l’étranger, principalement en Angleterre. Le processus était complexe, et les financements peu flexibles, apportés par un consortium porté par le Rectorat. 

“Il ne s’agissait pas simplement d’envoyer quelques élèves à l’étranger, mais de changer leur perspective du monde.” nous indique-t-il avec conviction.

C'est avec l'objectif de rendre ce dispositif plus accessible et plus autonome que Marc Telliez décide de passer à l'action. "Nous avons déposé une demande d’accréditation, et dès novembre 2018, le projet a été accepté. Nous avons alors pu gérer notre propre budget, qui s’élevait à 50 000 €, et ce fut un véritable tournant", confie-t-il. Ce changement a permis au lycée de multiplier par 20 le nombre d’élèves envoyés à l’étranger, et ce, en seulement six ans.

Une dynamique en pleine expansion

Aujourd'hui, plus de 120 élèves partent chaque année en stage à l'étranger, dont une large majorité en Italie. "Le programme ne filtre presque plus les candidatures", poursuit Marc Telliez . "Nous avons décidé de faire le pari de réconcilier les jeunes avec l'école en leur offrant ce cadeau qu'est l'expérience internationale. Et c'est souvent un pari gagnant." Cette ouverture vers l'international permet de donner aux élèves, issus majoritairement de milieux défavorisés, une confiance nouvelle et une autonomie qui leur permettent de se projeter dans l'avenir avec plus d'assurance.

En outre, l’établissement ne se contente pas d’envoyer ses élèves : il reçoit également des jeunes et des enseignants venus d’autres pays. Cette dynamique de mobilité est enrichissante pour tous, car elle crée une véritable émulation collective. Des moments comme le rassemblement culinaire franco-italien, qui a réuni trois lycées hôteliers italiens et des élèves français autour de la passion de la cuisine, illustrent parfaitement cette ouverture à l'international. Le proviseur décrit ce rassemblement comme "un des plus beaux moments de ma carrière".

Des rencontres inoubliables, des souvenirs fondateurs

“L'internationalisation de notre lycée a permis de redéfinir ce que nous sommes : un établissement ouvert, dynamique et porteur de valeurs de citoyenneté européenne.”

Ce programme international ne se limite pas uniquement à l’échange d’élèves. Il inclut aussi des actions de formation pour les enseignants, qui partent eux aussi à l’étranger pour renforcer leurs compétences, tant linguistiques que professionnelles. De plus, le lycée a su nouer des partenariats avec des régions italiennes comme les Abruzzes, la Sicile, ou encore la ville de Matera, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ces échanges sont plus que des séjours linguistiques ou professionnels, ils ouvrent des portes et changent des vies.

Le succès de ce projet dépasse largement les frontières du lycée, impactant positivement le parcours scolaire des élèves. "À titre d’exemple, 77 % des élèves qui partent en stage à l’étranger obtiennent une mention au baccalauréat, un chiffre bien supérieur à notre taux habituel", souligne Marc Telliez. Cette réussite n’est pas un hasard, mais le fruit d’un travail collectif et d’une volonté commune de faire de l’international un pilier de l’éducation technique.

Un modèle à suivre : l’internationalisation comme moteur de réussite collective

Comme le rappelle Marc Telliez, chaque lycée devrait envisager sérieusement de se lancer dans le programme ERASMUS+. Certes, cela demande une préparation rigoureuse et un suivi constant, mais les retombées sont immenses, tant sur le plan personnel que professionnel pour les élèves. "Les fonds européens ne sont pas simples à manipuler, mais l’impact positif sur la vie scolaire, l’ouverture d’esprit des élèves, le dynamisme de l’établissement et l’image qu’on renvoie sont des éléments précieux", conclut-il.

Cet article a été éco-construit entre l'agence Ekole et Marc Telliez. Ensemble, ils ont exploré les stratégies et les enjeux liés à l'internationalisation d'un établissement scolaire, en mettant en lumière l'excellence des élèves du Lycée Henri Senez et l'impact transformateur de leur parcours à l'international.

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