Le Royaume-Uni pourrait-il réintégrer le programme Erasmus+ ?

Trois ans après avoir quitté Erasmus dans le cadre du Brexit, des voix s’élèvent au Royaume-Uni pour envisager un retour au programme d’échanges étudiant. Cependant, malgré des appels venus de l’Union européenne et de certaines universités britanniques, le nouveau gouvernement travailliste reste réticent.
Le remplacement d'Erasmus par le programme Turing : une alternative en demi-teinte
Depuis le Brexit, le programme de mobilité Erasmus+ a été remplacé par le programme Turing au Royaume-Uni. Cependant, en termes de financement et de soutien, ce nouveau dispositif peine à égaler l’impact d’Erasmus. Certaines universités britanniques regrettent cette situation et militent pour une réintégration au programme européen, constatant les limites du système Turing.

Mobilité restreinte pour les étudiants français
Pour les étudiants français, la fin d’Erasmus avec le Royaume-Uni a mis fin aux échanges accessibles et abordables. Aujourd’hui, ceux qui souhaitent étudier dans des universités comme Cambridge ou Oxford doivent payer des frais de scolarité élevés, entre 10 000 et 45 000 euros par an. Cette situation réduit la mobilité étudiante vers le Royaume-Uni, qui était pourtant une destination de choix pour les étudiants européens.
L'impact du Brexit sur les universités britanniques
D’après Anne Corbett, enseignante-chercheuse à la London School of Economics, le retrait d’Erasmus nuit non seulement aux étudiants britanniques, mais aussi au corps enseignant et aux collaborations internationales. Cette perte de liens et d’opportunités d’échanges a des répercussions sur la réputation des universités britanniques, désormais perçues comme moins ouvertes aux collaborations européennes.
Tom Jordan, étudiant britannique, exprime un sentiment de frustration, affirmant que la liberté de mouvement lui a été retirée. Pour lui et de nombreux jeunes, Erasmus représentait bien plus qu’une simple opportunité académique ; c’était une porte d’entrée vers l’Europe, un symbole de partage et de découverte culturelle.
Erasmus : un programme jugé coûteux par le Royaume-Uni
Le coût d’Erasmus a été un argument clé lors du Brexit, et certains considèrent encore le programme comme trop onéreux pour les bénéfices qu’il offre au Royaume-Uni. Les détracteurs estiment que les universités britanniques perdent une source de revenus en accueillant des étudiants via Erasmus au lieu d'étudiants internationaux payants. Cependant, des personnalités politiques, comme David Willetts, ancien ministre chargé des universités, appellent à reconsidérer l’apport des étudiants internationaux et à un « débat honnête » sur l’intérêt d’Erasmus pour le pays.
Erasmus, un futur atout de négociation avec l'Union européenne ?
Malgré les regrets exprimés par les pro-Européens, le gouvernement travailliste de Keir Starmer a exclu pour l’instant un retour d’Erasmus. Les perspectives d’une libre circulation des étudiants entre le Royaume-Uni et l’UE semblent encore lointaines. Cependant, selon Anne Corbett, Erasmus pourrait devenir un atout dans les futures discussions entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Elle pense que le gouvernement travailliste pourrait utiliser la question d’Erasmus comme levier pour négocier d’autres sujets avec l’UE dans les années à venir.
Comme le dit l’expression anglaise, « wait and see ».

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