Sciences : en 2024, l’orientation des filles toujours victime de stéréotypes de genre

En 2024, les stéréotypes de genre continuent d'affecter l'orientation des filles vers les filières scientifiques, comme le révèle une étude de l'association Elles Bougent en collaboration avec OpinionWay. Cette enquête, menée auprès de 6 125 femmes, dont 4 202 ingénieures et techniciennes ainsi que 1 923 étudiantes en devenir, met en lumière les défis persistants liés à l'orientation scolaire des filles.
Selon l'étude, 82 % des femmes interrogées ont rencontré des stéréotypes de genre durant leur scolarité. Par exemple, 44 % d'entre elles ont entendu dire qu'elles étaient moins compétentes en mathématiques que leurs camarades masculins. Ces préjugés contribuent à l'idée que les filles sont moins légitimes pour s'engager dans des carrières scientifiques. Malgré un intérêt marqué pour les mathématiques et les sciences chez 88 % des répondantes, 30 % se sentent moins capables que leurs homologues masculins.
Les difficultés ne se limitent pas aux stéréotypes rencontrés à l’école. Pour celles qui osent défier ces préjugés, l'environnement masculin prédominant dans les études scientifiques crée souvent un sentiment d'inadéquation. Ainsi, 50 % des femmes interrogées ont ressenti un « syndrome de l'imposteur », un sentiment qui touche 63 % des étudiantes et 53 % des femmes en activité.
Les inégalités persistent également dans la vie professionnelle. L'enquête révèle que 81 % des femmes pensent que les hommes accèdent plus facilement aux postes à responsabilité et 75 % estiment qu'ils bénéficient de meilleurs salaires pour des postes équivalents. De plus, 81 % des étudiantes redoutent de subir du sexisme dans leur futur emploi.
Pour remédier à ces inégalités, les femmes interrogées préconisent la mise en place de programmes de sensibilisation et de mentorat. Elles soutiennent également la formation des enseignants et des managers ainsi que la promotion de la discrimination positive.
La mixité dans les carrières scientifiques est cruciale pour permettre aux femmes d'accéder à des métiers d'avenir souvent bien rémunérés. Valérie Brusseau, présidente de l'association, souligne l'importance d'intégrer davantage de femmes dans ces domaines pour améliorer l'efficacité des groupes et conquérir de nouvelles parts de marché. « Dès qu’il y a 23 % de femmes dans un groupe, son efficacité augmente d’au moins 40 % », ajoute-t-elle.
L'étude Gender Scan de février dernier révélait déjà que plus d'une femme sur trois étudiant dans les domaines STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) ou numériques avait été découragée de faire ce choix. Actuellement, les femmes représentent seulement 24 % des ingénieurs en France, avec des variations significatives selon les filières.
L'enjeu est de taille : favoriser une plus grande mixité dans les études et les carrières scientifiques est essentiel pour construire une société plus inclusive et innovante.

SOURCE : LE PARISIEN

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