Seulement 21 % des étudiants français maîtrisent des outils d'IA, selon une étude de Planeta

Les étudiants français accusent un retard en matière de compétences en intelligence artificielle (IA), selon une étude réalisée par le groupe privé d'enseignement supérieur Planeta et l'institut Gad3. Présentée lors d'une conférence de presse le 6 février 2025, cette étude révèle que seulement 21 % des étudiants français déclarent savoir utiliser des outils d'IA. En comparaison, leurs homologues espagnols, colombiens et italiens affichent des taux plus élevés, avec respectivement 28 %, 35 % et 32 %.
Par ailleurs, plus de 70 % des étudiants en France, en Espagne et en Italie indiquent ne pas avoir reçu de formation en IA. "L'IA va s'installer durablement et avoir des effets positifs et négatifs sur l'éducation", explique Sara Morais, directrice générale de l'institut Gad3. L'étude, réalisée auprès de 3 200 étudiants issus des établissements du groupe Planeta en France, en Colombie, en Italie et en Espagne, met en avant "les perceptions, compétences et attentes des étudiants face aux transformations induites par l'intelligence artificielle".
Une enquête menée sur 3 200 étudiants
Pour mener cette étude, l'institut Gad3 s'est appuyé sur le réseau d'écoles de Planeta Formation et Universités dans quatre pays : la France, l'Espagne, l'Italie et la Colombie. Un total de 800 entretiens a été réalisé dans chaque pays, ciblant des étudiants âgés de 18 à 35 ans issus de différents domaines d'études : sciences, art et sciences humaines, ingénierie et architecture, sciences sociales et sciences de la santé.
L'un des enseignements majeurs de cette étude est le retard des étudiants français dans l'acquisition de compétences en IA. Bien que 55 % d'entre eux utilisent des outils d'IA, seulement 21 % déclarent savoir en développer. Ce chiffre atteint 35 % en Colombie, 28 % en Espagne et 32 % en Italie. "Si tout le monde utilise l'IA, cette statistique montre qu'en France, la compréhension de ces outils reste très limitée. Les Français sont seulement des utilisateurs pour le moment", souligne Sara Morais.
Les étudiants en ingénierie et architecture plus avancés
L'étude révèle des disparités selon les cursus. En France et en Italie, les étudiants en ingénierie et architecture sont ceux qui utilisent le plus l'IA (74 %), suivis par les étudiants espagnols en sciences sociales (71 %). En revanche, les étudiants colombiens sont ceux qui l'utilisent le moins, avec un taux de 47 %.
En France, la compréhension des outils d'IA est particulièrement faible parmi les étudiants en arts et sciences humaines (32 %), alors qu'en Colombie, ce chiffre atteint 68 %.
Par ailleurs, les étudiants en ingénierie et architecture d'Espagne, d'Italie et de Colombie se disent plus aptes à créer et appliquer des outils d'IA, suivis des étudiants en sciences et en sciences de la santé. Globalement, dans tous les domaines d'études, les étudiants de ces trois pays surpassent leurs homologues français.
70 % des étudiants européens ne sont pas formés
Les IA génératives et les assistants virtuels figurent parmi les outils les plus utilisés par les étudiants. La Colombie est en tête avec 84 % d'utilisation d'IA générative, contre 69 % en France. Les assistants virtuels sont également très prisés, avec plus de 50 % d'utilisation dans tous les pays. L'Espagne se distingue par l'utilisation de l'IA pour la gamification de l'apprentissage (31 %).
Toutefois, plus de 70 % des étudiants en France, en Italie et en Espagne indiquent ne pas avoir reçu de formation en IA, alors que 39 % des étudiants colombiens en ont bénéficié. En France et en Italie, seuls 27 % et 23 % respectivement ont suivi une formation.
Les Français méfiants vis-à-vis de l'IA
Pourquoi la Colombie est-elle plus avancée que les pays européens ? Selon Sara Morais, cette différence s'explique par la proximité de la Colombie avec les États-Unis et une culture entrepreneuriale plus développée.
L'étude met également en avant un niveau de confiance limité envers l'IA en France : seulement 40 % des étudiants français estiment pouvoir acquérir les compétences nécessaires pour travailler avec ces outils, contre 65 % en Colombie et en Espagne.
La France "veut d'abord réguler"
"En France, il y a plus de méfiance et de crainte face à l'IA que dans les autres pays", analyse Sara Morais. 43 % des étudiants français redoutent la destruction d'emplois par l'automatisation, contre environ 30 % ailleurs. Ils sont également plus inquiétants concernant la confidentialité des données (39 %) et les enjeux éthiques (30 %). En conséquence, seuls 36 % des étudiants français voient l'IA comme une opportunité, contre 44 % en Colombie.
Casser le mythe des digital natives
Pour Maya Stoilova, responsable du pôle projets et innovation à l'EDC Paris Business School, "il faut casser le mythe des digital natives". "On pensait que les jeunes étaient naturellement doués avec les technologies, mais ce n'est pas le cas. Il est essentiel de les accompagner", insiste-t-elle.
Face à ces constats, Planeta Formation et Universités envisage de renforcer la formation des enseignants et d'intégrer davantage l'IA dans ses cursus afin de mieux préparer les étudiants aux enjeux technologiques de demain.

SOURCE : AEF INFO

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