Et si nous nous trompions sur les raisons du surpoids et de l'obésité ? Et si en réalité, il n'était pas possible de choisir notre poids ?

Et si nous nous trompions sur les raisons du surpoids et de l'obésité ? Et si en réalité, il n'était pas possible de choisir notre poids ?
Et si notre corps utilisait sa propre intelligence pour exprimer des "maux" par une prise de poids quand il ne peut pas utiliser les "mots" pour les verbaliser ?
Depuis des décennies, nous pensons qu'il suffit de bien manger et de faire du sport pour gérer notre poids. Nous insistons sur le fait que ça n'est qu'une question de motivation et de volonté. Sauf que si cela était vrai, il n'y aurait plus personne en situation de surpoids et d'obésité depuis bien longtemps, car le parcours de ces personnes est malheureusement très souvent jonché d'embûches tant sur le plan médical, social que professionnel/scolaire. Personne ne choisit d'être dans cette situation.
Premièrement, surpoids et obésité ne signifient pas forcément mauvaise santé. Il existe des tas de personnes avec des physiques différents : plus grand, plus petit, plus gros, plus maigre. Ils ne correspondent pas forcément à la "norme" attendue dans leur société, mais vont très bien et n'ont aucun problème de santé.
Deuxièmement, nous n'avons pas tous les mêmes histoires de vie. Certains rencontrent ou ont rencontré des difficultés : violences (physique, verbale, sexuelle), maladie, prise de médicaments, accidents, difficultés à avoir un enfant, un divorce, un deuil, pauvreté… Vivre ce genre de traumatisme entraîne fréquemment une réaction physique de l'organisme.
De plus, tous les corps ne réagissent pas de la même façon aux événements cités ci-dessus. En fonction de la sensibilité de chacun, certains peuvent développer de l'eczéma, une dépression, une perte de cheveux, une prise ou une perte de poids.
Pour terminer, de nombreuses personnes en situation de surpoids ont fait un ou plusieurs régimes. Si le corps a besoin de réconfort, de sécurité ou d'amour face une situation de vie compliquée, lui offrir une restriction alimentaire ou un entraînement extrême ne va pas répondre à ses besoins.
En réaction, il va prendre encore plus de poids et souvent basculer dans l'obésité. Au vu des éléments décrits en amont, nous ne pouvons que constater qu'il est très difficile de contrôler son poids, car c'est l'inconscient qui gère l'organisme.

Il est alors déplorable de constater qu'en plus de vivre des moments difficiles, les personnes en situation de surpoids ou d'obésité font régulièrement face à la grossophobie. La grossophobie regroupe toutes les attitudes hostiles, moqueuse, voire discriminatoire envers les personnes en situation de surpoids ou d'obésité.
La grossophobie est punie par la loi (art 225-2 Code pénal). Les enfants sont vulnérables et lorsqu'ils sont concernés par une prise de poids, il est nécessaire de chercher à comprendre ce qu'ils vivent avant de regarder ce qu'ils mangent.
Les violences sexuelles concernant 1 enfant sur 5 en France, engendrent souvent des prises de poids chez les enfants. Il va de même pour les enfants vivants, le divorce de leurs parents ou d'autres violences (verbales ou physiques). La seule façon de lutter contre le surpoids et l'obésité est de comprendre le mécanisme de prise de poids et d'être bienveillant.
Les professeurs jouent un rôle dans l'estime de leurs élèves. Humilier ou stigmatiser un élève sur son poids ne l'aidera pas à maigrir, bien au contraire. Les professeurs de sports doivent être bienveillants et adapter leurs entraînements selon le profil physique de leurs élèves. Imposer une montée à la corde ou continuer d'organiser des cross scolaires devant toute une classe ou une école ne crée généralement qu'un sentiment de honte. Ce sentiment suit régulièrement ces enfants jusqu'à l'âge adulte et ils n'osent pas faire de sport de peur d'être humilié.
Il suffirait d'organiser des activités comme un relai par équipe pour ne pas avoir une minorité d'enfants en fin de course. Il y a également certains professeurs qui donnent le poids de leurs élèves à haute voix devant les autres. Ou certains professeurs qui insistent sur le fait que certains élèves (en surpoids) doivent particulièrement faire plus de sport.
Il est important de rappeler que personne n'est à l'abri de se retrouver un jour en situation de surpoids ou d'obésité. Chacun d'entre nous peut être concerné par un grave accident, une maladie, une dépression… et prendre à son tour de nombreux kilos.

AUTRICE : Sandrine FREIBURGHAUS
La grossophobie désigne l'ensemble des discriminations, préjugés et comportements hostiles dirigés contre les personnes en surpoids ou obèses. Elle se manifeste à travers des commentaires désobligeants, des stéréotypes négatifs, ou encore des pratiques discriminatoires dans des contextes variés comme l'emploi, les soins médicaux, ou les relations sociales. La grossophobie peut avoir des effets dévastateurs sur la santé mentale et physique des personnes qui en sont victimes.
Lutter contre la grossophobie est essentiel pour promouvoir l'égalité, le respect et la dignité de toutes les personnes, quelle que soit leur morphologie. La grossophobie contribue à la marginalisation des individus en surpoids, les expose à des discriminations multiples et peut gravement nuire à leur bien-être psychologique. En luttant contre ce phénomène, on encourage une société plus inclusive et on permet à chacun de s’épanouir sans craindre d’être jugé ou discriminé pour son apparence physique.
Vous pouvez contribuer à réduire la grossophobie en adoptant une attitude respectueuse et bienveillante envers toutes les morphologies. Évitez les commentaires ou les jugements basés sur le poids, et remettez en question les stéréotypes liés à l'apparence physique. Sensibilisez votre entourage sur les dangers de la grossophobie et soutenez les initiatives qui promeuvent l'inclusion et la diversité corporelle. Enfin, engagez-vous à écouter et à soutenir les personnes victimes de grossophobie, en reconnaissant leurs expériences et en leur offrant un espace de parole.

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