Sigem 2025 : les écoles de commerce post-prépa face à une fracture croissante

Les résultats 2025 du Sigem, qui centralise les affectations des élèves de classes préparatoires vers les écoles de commerce, confirment un léger mieux par rapport aux éditions précédentes, mais la situation reste préoccupante. Certaines écoles ne parviennent plus à attirer aucun préparationnaire, comme South Champagne Business School(SCBS), une première historique dans la filière post-prépa. Le décrochage des écoles du bas de classement s’intensifie tandis que le Top-10/15 fait le plein.
Une fracture qui se creuse entre les écoles
SCBS n’accueillera aucun élève de prépa à la rentrée 2025. Cette situation inédite marque un tournant dans la répartition des affectations. Déjà en déclin (10 prépas en 2022, un seul en 2024), l’école symbolise l’écart grandissant entre les écoles les plus sélectives et les autres. Selon les résultats publiés le 18 juillet, neuf écoles sur 23 ne remplissent pas leurs capacités d’accueil malgré une hausse de 5 % du nombre de candidats.
Les exemples sont nombreux : Clermont School of Business ne compte que 12 admis sur 60 places, Brest BS chute à 8 admissions, Excelia passe de 63 à 36 admis, ICN n’en remplit que 62 % (106 sur 170), et BSB atteint à peine 50 %(102 sur 200). Seules IMT-BS et Rennes SB améliorent leur attractivité cette année.
Le Top-15 accentue la pression sur le reste du classement
La majorité des écoles du Top-15 ont ouvert plus de places cette année, attirant davantage de candidats : HEC, ESCP, Audencia, mais aussi Edhec, Kedge, ou Neoma ont élargi leurs promotions et activé leurs marges de sécurité, allant jusqu’à admettre plus que prévu. Ce mécanisme a mécaniquement tarit le vivier disponible pour les écoles moins attractives.
« Cela alimentera certainement des discussions importantes à l’automne entre les directions des écoles, car ces évolutions peuvent avoir un effet très négatif sur toute la filière », alerte Anne Rivière, présidente du Sigem.
Une hausse inquiétante des démissions
Outre la difficulté à attirer, les écoles doivent faire face à une déperdition croissante de candidats. Le phénomène des démissions explose : 455 cette année, contre 344 en 2022. Il s’agit d’élèves qui choisissent de khûber (refaire une année de prépa) ou de changer de voie. Le seuil d’acceptabilité se resserre : si une école ne fait pas partie du top, elle est souvent écartée.
Aujourd’hui, le Top-10 capte près de 80 % des élèves de prépa, contre 60 % il y a dix ans. Cette concentration fragilise les écoles intermédiaires et contribue à une baisse générale de la sélectivité, comme le montre le classement Sigem.
Un repositionnement progressif des écoles les moins choisies
Face à la désaffection, certaines écoles ont décidé de quitter la filière prépa. ESC Pau et EM Normandie ont déjà quitté la BCE pour se tourner vers le marché post-bac, jugé plus dynamique. Excelia, ICN et plus récemment EM Strasbourgsuivent ce mouvement.
Ironie du sort, certaines écoles sont en concurrence avec leurs propres formations. Dans la course à la taille, elles ont multiplié les programmes parallèles (bachelors, MSc) et modes d’admission, ce qui brouille leur image auprès des familles et candidats.
Un risque de déséquilibre territorial et de remise en cause de la filière
Pour Anne Rivière, il y a un enjeu collectif à préserver une diversité d’écoles post-prépa sur tout le territoire. Sinon, « si l’on se retrouve dans quelques années avec seulement dix écoles sur ce segment, la filière prépa pourrait elle-même être remise en question ». Une perspective qui tombe mal alors que le coût des classes préparatoires de proximité est régulièrement critiqué par les pouvoirs publics.
La disparition de SCBS du Sigem 2025, dans un contexte de hausse du nombre d’élèves en prépa, devient ainsi un signal d’alarme pour l’ensemble du système.

SOURCE : CHALLENGES

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