Le smartphone, un outil controversé en quête d’une place dans l’éducation

Face à son omniprésence dans la vie quotidienne, le smartphone soulève un débat récurrent : faut-il l’interdire ou l’intégrer comme un outil pédagogique ? Avec l’évolution des usages numériques, son rôle dans l’éducation divise, mais des voix appellent à un équilibre entre restrictions et opportunités éducatives.
Une présence massive dans les écoles
Selon le Baromètre du numérique, 80 % des collégiens français et presque 100 % des lycéens possèdent un smartphone. Ce constat pousse les décideurs à s’interroger sur son rôle en milieu scolaire. À partir de janvier 2025, le plan dévoilé par Nicole Beloubet prévoit l’interdiction des smartphones dans les collèges et lycées, une mesure déjà testée dans 200 établissements depuis septembre. Cette initiative vise à limiter les distractions et préserver un environnement d’apprentissage serein.
Cependant, l’OCDE, dans son rapport Pisa de mai dernier, nuance cette approche. Elle met en avant la nécessité de trouver un équilibre entre le contrôle des distractions liées aux smartphones et l’utilisation encadrée des technologies pour des contenus éducatifs. Selon l’organisation, les appareils numériques sont une "arme à double tranchant", mais ils peuvent également jouer un rôle clé dans l’accès aux ressources éducatives.
Le potentiel éducatif des smartphones
Juan Pirlot de Corbion, fondateur de YouScribe, a souligné lors de la Conférence de Paris que les appareils mobiles pourraient transformer la lecture et l’apprentissage. "Plus de 50 % des usages de la lecture dans le monde pourraient se faire sur le mode digital d’ici 15 ans", a-t-il affirmé. Les smartphones, avec des plateformes comme YouScribe, peuvent démocratiser l’accès aux livres et aux bibliothèques, même dans les régions les plus reculées.
Implantée en Afrique, YouScribe propose un large catalogue d’ouvrages accessibles via abonnement, comblant un déficit important : là où la France compte une bibliothèque pour 2 000 habitants, l’Afrique en possède une pour un million de personnes. Cette initiative illustre comment le numérique peut pallier les manques d’infrastructures traditionnelles et favoriser une éducation de qualité.
Une adoption numérique nécessaire
Les Nations unies et d’autres organisations internationales insistent sur l’importance de la transformation numérique dans l’éducation. Avec 57 % de la population mondiale utilisant l’Internet mobile, selon la GSM Association, le potentiel des appareils numériques pour favoriser l’inclusion éducative est immense. Investir dans des infrastructures numériques adaptées et intégrer les smartphones de manière réfléchie pourrait offrir des solutions durables pour démocratiser l’éducation.
Un équilibre à trouver
Le débat sur l’usage des smartphones en milieu scolaire reflète un enjeu plus vaste : comment intégrer les technologies dans l’éducation sans en perdre le contrôle ? Si leur interdiction peut répondre à des préoccupations immédiates, leur potentiel en tant qu’outils éducatifs reste prometteur, à condition d’être encadré et orienté vers des usages positifs. Les smartphones ne sont pas simplement une source de distraction ; bien utilisés, ils peuvent devenir un levier puissant pour une éducation accessible et moderne.

SOURCE : LE FIGARO

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