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ÉDUCATION
20
November 2024

Solutions solidaires : mixité scolaire

La mixité sociale dans les établissements scolaires est un levier puissant pour la réussite académique. C'est cette conviction qui a guidé la politique de mixité sociale mise en place par le département de Haute-Garonne, sous l'impulsion de son président, Sébastien Vincini. Cette initiative, lancée en 2017, répond à un objectif clair : permettre la réussite scolaire des enfants issus de foyers modestes et de quartiers populaires, particulièrement dans les zones urbaines défavorisées.

Un projet ambitieux lancé en 2017

Lancée après une directive de Najat Vallaud-Belkacem en 2016, cette politique visait à rééquilibrer les chances des élèves issus de milieux socio-économiques modestes. À Toulouse, cette initiative s'est concentrée sur des établissements scolaires du Grand Mirail, de Badiou et Bellefontaine, qui étaient jusque-là parmi les moins performants de l’académie. Ces collèges, classés REP+ (Réseau d’éducation prioritaire), souffraient d’une situation de ségrégation sociale marquée, avec un taux d’élèves issus de familles défavorisées atteignant les 85 %.

Le défi était de taille : sortir ces établissements de l’isolement social et scolaire. Le président du conseil départemental précise : « Le département n’a aucune compétence pédagogique, mais il gère l’affectation des élèves, ce qui incluait la fermeture des collèges Badiou et Bellefontaine ». Une décision difficile, mais nécessaire pour offrir un avenir meilleur aux jeunes étudiants. Ainsi, les élèves ont été redirigés vers des collèges mieux classés, comme Fermat ou Michelet, dans un cadre qui favorise la mixité sociale.

Un projet mené à bien après de nombreuses difficultés

Ce projet ambitieux a été accompagné de près par les autorités locales et a nécessité pas moins de 160 réunions de concertation. Sébastien Vincini se souvient de ces neuf mois de travail : « Nous avons dû surmonter de nombreux obstacles, venant des parents comme des professionnels, mais au bout de sept ans, les résultats sont là. Nous avons même reconstruit deux autres collèges pour continuer d’accompagner cette évolution ». L'un des principaux défis a été l’éloignement géographique des établissements pour certains élèves, nécessitant la mise en place d’un système de transport adapté.

Des résultats concrets et mesurables

Le bilan de cette réforme est aujourd’hui largement positif. « La réussite scolaire s’est améliorée de manière significative, l’absentéisme et le décrochage sont désormais dans la moyenne nationale », affirme Vincini. En effet, le taux de réussite au brevet des collèges, qui était dramatiquement bas, a considérablement progressé. Ce modèle de mixité sociale a également permis une transformation notable de l’esprit des élèves. « Au début, ils se disaient de tel ou tel quartier, aujourd’hui ils se disent tout simplement de Toulouse. Cette mobilité spatiale s’organise, et cela contribue à l’épanouissement de chacun. »

La rencontre avec l’autre : un facteur clé de réussite

Sébastien Vincini insiste sur l'importance de provoquer la rencontre entre élèves de différents horizons : « La rencontre avec l’autre ne se décrète pas, elle se construit. La mixité n’est pas un phénomène passif, elle doit être encouragée. » Pour ce faire, des moyens humains ont été renforcés, avec notamment la présence d’éducateurs supplémentaires pour prévenir les phénomènes de bandes et favoriser l’intégration. De plus, des enseignants spécialisés dans la mixité sociale ont été mis en place pour assurer la transition entre le CM2 et le collège. Ce dispositif a permis une adaptation progressive des élèves, à la fois sur le plan académique et social.

Un dispositif qui fonctionne et inspire

Le recteur a également mis en place un observatoire de la mixité et un parcours d’orientation pour accompagner ces élèves tout au long de leur parcours scolaire. Ce projet innovant a nécessité un investissement initial de 54 millions d'euros, mais les résultats sont au rendez-vous. « 1 700 élèves ont bénéficié de ce dispositif depuis son lancement, et la dynamique créée au sein des établissements est un véritable succès », se réjouit Sébastien Vincini. L’objectif est clair : faire en sorte que les élèves les plus performants tirent vers le haut ceux qui en ont le plus besoin. Un principe de solidarité et d’égalité des chances, qui pourrait bien inspirer d’autres départements et régions.

En résumé, cette politique de mixité sociale a démontré qu’il était possible de créer un système éducatif plus équitable et plus solidaire, où chaque élève, quel que soit son milieu d’origine, peut s’épanouir et réussir.

SOURCE : LIBÉRATION

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