Suivi des élèves, simplification… quels changements pour les évaluations d’établissements à l’aube de la 2e vague ?

Recentrer les évaluations sur les élèves et simplifier les démarches
Lors du colloque marquant les cinq ans du Conseil d'évaluation de l'École (CEE) le 21 mai 2025, Élisabeth Borne a annoncé des évolutions majeures pour les évaluations des établissements scolaires. La ministre de l'Éducation nationale souhaite recentrer ces évaluations sur les résultats et parcours des élèves, tout en simplifiant les procédures. Les modalités d'organisation seront désormais plus souples, laissées à l'appréciation des recteurs. De plus, une meilleure valorisation des résultats entre deux évaluations est envisagée.
Transformer les établissements pour améliorer le service public éducatif
Daniel Auverlot, président du CEE, a soulevé des questions sur la manière de transformer les établissements pour améliorer le service public éducatif. Il s'interroge sur la capacité du système éducatif français à assurer un suivi cohérent des établissements. Thierry Lambert, directeur interministériel de la transformation publique, souligne l'importance de la redevabilité et affirme que l'Éducation nationale est plus avancée qu'on ne le pense, notamment sur le terrain et dans les rectorats.
Éviter la perte de sens et maintenir la dynamique des évaluations
Le recteur de l'académie d'Amiens, Pierre Moya, met en garde contre le risque d'épuisement des équipes et de perte de sens des évaluations. Il insiste sur l'importance de montrer l'intérêt de la première vague pour entamer la seconde. Un dialogue à mi-parcours de l'évaluation est recommandé pour s'interroger sur ce qui a fonctionné ou non, et inscrire l'évaluation dans une temporalité favorable.
Assurer un suivi efficace et structurer l'organisation autour des établissements
Matthieu Lahaye, chef du service de l'instruction publique et de l'action pédagogique (Dgesco), avertit que l'évaluation ne doit pas devenir une finalité en soi. Il souligne que le rôle principal de l'évaluation est le suivi. Bénédicte Robert, inspectrice générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), constate que ce qui fait défaut, ce sont les suites données aux rapports d'évaluation. Elle note que les chefs d'établissement doivent souvent s'adresser à une multitude d'interlocuteurs, révélant une organisation centralisée qui ne part pas de l'unité établissement.
Publication des résultats : entre transparence et risque de paralysie
La question de la publication des évaluations a été débattue. Thierry Bossard, ancien chef de l'IGAENR, estime que cette réflexion ne pourra pas être éternellement différée. Il suggère que, si l'on ne publie pas les résultats, d'autres le feront, posant la question de l'évaluation sauvage. Daniel Auverlot s'interroge sur le fait que la publication soit un moteur de transformation du système ou un facteur de paralysie. Pierre Moya rappelle que le droit à la transparence des données pourrait obliger à publier les évaluations, mais craint une rupture du contrat de confiance avec les équipes. Matthieu Lahaye souligne que, si la transparence est choisie, la rédaction des rapports devra être adaptée.

SOURCE : AEFINFO

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