Sur la dernière décennie, la France a gagné en attractivité auprès des diplômés étrangers, selon "The Economist"

Le magazine The Economist a publié, le 22 octobre 2024, un "indice de mobilité" pour identifier "les pays les plus attractifs pour les diplômés". Cet indice repose sur un calcul simple : quelle serait la variation nette de la population diplômée d’un pays si les diplômés mobiles pouvaient aller et venir à leur guise ? Le journal a analysé les données du Gallup World Poll, une enquête annuelle menée auprès d’environ 150 000 personnes dans plus de 150 pays. Résultat : l’Europe du Sud devient de plus en plus attractive, et la France passe du 13e au 8e rang mondial.
Pour déterminer les pays les plus attractifs pour les diplômés, The Economist a mis au point un indicateur appelé "footloose index", qu’il dévoile dans son édition du 22 octobre 2024. Basé sur les données du Gallup World Poll, cette enquête annuelle interroge les participants sur leur désir de s’installer à l’étranger et, le cas échéant, sur leurs destinations privilégiées. En guise d’indicateur de talent, seuls les répondants ayant obtenu un diplôme de premier cycle ont été pris en compte.
Sans surprise, le graphique issu de cette étude montre que les cinq pays les plus attractifs restent les mêmes entre 2010-2012 et 2021-2023 : le Canada, l’Australie, les États-Unis, l’Allemagne et l’Espagne. La seule légère évolution est que l’Australie a pris la 2e place aux États-Unis au cours de cette période.
La percée du Portugal, et de l’Europe du Sud en général
Le Portugal réalise la plus grosse percée, passant du 24e au 13e rang mondial sur la décennie. Selon les estimations, entre 2010-2012 et 2021-2023, la part des diplômés du monde entier souhaitant s’installer au Portugal a triplé, représentant ainsi la plus forte augmentation de tous les pays de l’indice de mobilité. Les calculs indiquent qu’en 2010-2012, la population diplômée du Portugal n’aurait augmenté que de 1 % si tous les obstacles à la mobilité avaient été levés. Cependant, les données de l’enquête de 2021-2023 montrent qu’elle pourrait augmenter de 120 %, soit un gain de 1,8 million de personnes.
D’autres pays du sud de l’Europe, comme l’Italie et la Grèce, sont également devenus beaucoup plus attractifs pour les jeunes talents. Entre 2010-2012 et 2021-2023, le nombre net de diplômés que l’Italie gagnerait a été multiplié par six, atteignant environ 3 millions. Quant à la Grèce, elle est passée d’une perte de diplômés à un gain potentiel d’environ 400 000 personnes.
Une occasion manquée pour l’Italie
D’où viendront majoritairement les flux de diplômés souhaitant migrer vers ces pays d’Europe du Sud ? Du Brésil et des États-Unis pour le Portugal ; d’Amérique, de Grande-Bretagne et d’Allemagne pour l’Italie et la Grèce. L’Espagne est devenue de plus en plus attractive pour les diplômés d’Amérique du Sud, qui sont attirés par de meilleures opportunités d’emploi, un gouvernement plus stable et la langue espagnole, qu’ils partagent.
Cependant, tous ces pays ne tirent pas forcément parti de leur attractivité. Alors que le Portugal a su capitaliser sur sa popularité, avec une population d’immigrants légaux passée de moins de 400 000 en 2015 à plus d’un million aujourd’hui, l’Italie souffre toujours d’une fuite des cerveaux. Son gouvernement de droite, axé sur la réduction de l’immigration, ne fait pas grand-chose pour encourager l’immigration de travailleurs qualifiés. Cela représente une occasion manquée pour un pays dont la population vieillit et dont la croissance de la productivité est faible.
Quid de la France ?
Dans ce contexte, la France se distingue : 13e pays le plus attractif pour les diplômés en 2010-2012, elle a grimpé au 8e rang mondial en 2021-2023, juste derrière la Suisse et la Nouvelle-Zélande, et devant l’Italie. La France a même atteint un pic en 2013-2015, au 6e rang mondial, avant de perdre un peu de terrain par la suite.
En revanche, plusieurs pays ont subi une forte baisse de leur attractivité au cours de la dernière décennie. C’est le cas de la Grande-Bretagne, qui, classée sixième en 2010-2012, a chuté à la vingtième place après le Brexit, n’atteignant que la quatorzième place dans les enquêtes les plus récentes. Les diplômés européens sont moins nombreux à considérer la Grande-Bretagne comme attractive, tandis que de plus en plus de diplômés britanniques souhaitent quitter le pays. D'autres pays en perte de vitesse incluent les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, qui ont également reculé dans le classement, un nombre croissant de personnes talentueuses du Golfe souhaitant désormais partir.

SOURCE : AEF INFO

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