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ÉDUCATION
4
February 2025

Tendances 2025 dans l'enseignement supérieur : vers des universités « guichets uniques », une segmentation des étudiants et une montée en puissance de l’IA et du design

Le Cahier de tendances 2025 de l’enseignement supérieur et de la recherche, publié par AEF info et présenté le 28 janvier 2025 à la Cité internationale universitaire de Paris, met en lumière 17 évolutions majeures du secteur. Parmi elles, l’émergence d’universités fonctionnant comme des guichets uniques pour les étudiants, la nécessité de segmenter davantage les publics après des décennies de massification, l’intégration croissante de l’IA dans les pratiques pédagogiques et administratives, ainsi que l’entrée du design dans la recherche deeptech.

Ces tendances ont été élaborées grâce à une réflexion menée avec une quarantaine d’acteurs du secteur lors d’une journée de travail en novembre 2024. Voici un aperçu des principaux enseignements de cette septième édition.

Les universités deviennent des « guichets uniques » pour les étudiants

Depuis la crise sanitaire, les universités jouent un rôle de plus en plus central dans l’accompagnement global des étudiants, bien au-delà de la simple formation académique. Virginie Laval, présidente de l’université de Poitiers, explique que la réussite étudiante est désormais envisagée sous plusieurs facettes : aide sociale, santé mentale, culture, sport, vie associative, orientation et insertion professionnelle.

Cette évolution s’incarne par la création de guichets uniques, comme le guichet social en partenariat avec le Crous, qui simplifie les démarches administratives des étudiants. On observe également une généralisation des dispositifs d’accueil dédiés aux étudiants internationaux.

🔹 Un exemple marquant : l’université de Poitiers a mis en place un cabinet dentaire sur son campus, en collaboration avec une association de dentistes retraités. L’objectif est de pallier les difficultés d’accès aux soins dentaires pour les étudiants.

📌 Pourquoi cette évolution ?
🔸 La crise sanitaire a révélé les besoins accrus des étudiants et a poussé les universités à développer des solutions individualisées.
🔸 La CVEC (contribution vie étudiante et de campus) a servi de levier financier pour améliorer ces services.
🔸 France Universités milite pour intégrer officiellement la mission « vie étudiante » dans le Code de l’éducation, afin de pérenniser ces actions.

Une segmentation des étudiants après des années de massification

La démocratisation de l’enseignement supérieur a entraîné l’intégration d’un public très diversifié dans des cursus initialement conçus pour un profil unique. Martial Martin, président de l’Adiut, constate que ce modèle atteint aujourd’hui ses limites.

🔹 Les constats principaux :

  • Les enseignants se sentent dépassés par des groupes hétérogènes, ce qui remet en cause les pratiques pédagogiques traditionnelles.
  • Des parcours spécifiques émergent, comme les diplômes Bac+1, pour mieux accompagner certains profils.
  • Les contraintes budgétaires freinent cette évolution, certaines formations adaptées aux besoins de certains étudiants étant impossibles à déployer.

📌 Vers une remise en cause de l’inclusivité ?
Aux États-Unis, l’administration Trump a suspendu les programmes de diversité, équité et inclusion dans certaines universités. Ce type de débat pourrait émerger en France si les établissements ne trouvent pas de nouvelles solutions pour concilier accueil massif et personnalisation des parcours.L’intelligence artificielle, entre intégration et sobriété numériqueL’intelligence artificielle prend une place croissante dans les établissements, tant pour l’apprentissage que pour la gestion administrative. Olivier Wong-Hee-Kam, vice-président numérique de l’université de Rennes, souligne que l’IA est déjà utilisée pour :
La cybersécurité, en détectant des comportements anormaux.
L’analyse de données, notamment dans le recrutement des étudiants.
L’automatisation de tâches répétitives, telles que la traduction ou la gestion documentaire.Cependant, cette adoption massive entre en contradiction avec les exigences de sobriété numérique.📌 Quels enjeux pour l’avenir ?
🔸 Le coût d’accès à l’IA : toutes les universités n’ont pas les moyens d’investir dans ces technologies.
🔸 L’impact écologique : l’université de Rennes teste actuellement une IA générative interne pour limiter son empreinte carbone.
🔸 La mutualisation des ressources : la fédération « Ilaas » regroupe plusieurs établissements pour optimiser l’utilisation des infrastructures numériques.🔹 Un point de vigilance : bien que l’IA soit un formidable outil d’optimisation, elle ne doit pas remplacer l’humain dans les processus d’apprentissage et de recherche. L’enjeu est d’apprendre aux étudiants à travailler avec ces outils, sans en devenir dépendants.Le design, un nouvel allié des chercheurs en deeptechL’intégration du design dans la recherche scientifique est une tendance émergente. Claire Rossi, directrice de l’université de technologie de Compiègne, explique que les designers aident à conceptualiser des technologies complexes issues de la deeptech, notamment en biotechnologie et en robotique.📌 Pourquoi intégrer le design dans la recherche ?
🔸 Il permet de rendre accessibles et compréhensibles des innovations souvent abstraites.
🔸 Il challenge les chercheurs en les incitant à penser l’utilisabilité et l’impact de leurs travaux.
🔸 Il favorise le rapprochement entre science et industrie, en facilitant la valorisation économique des innovations.🔹 Un exemple concret :
Le Shanghai International College of Design & Innovation a créé un espace hybride où chercheurs, designers et entrepreneurs collaborent pour développer des projets technologiques innovants.📌 Et en France ?

Des initiatives existent déjà, comme :
✅ Le Fablab de Sorbonne Université, qui permet aux étudiants et chercheurs de tester des prototypes.
✅ La Manufacture d’ICI Montreuil, qui fusionne artisanat et innovation technologique.Le design devient ainsi un levier clé pour accélérer l’innovation scientifique et industrielle.Conclusion : des évolutions majeures pour un enseignement supérieur en transformationLe Cahier de tendances 2025 met en évidence un enseignement supérieur en mutation, où les universités se transforment en acteurs globaux répondant aux besoins multiples des étudiants, tout en intégrant les avancées technologiques et en repensant leur modèle pédagogique.📌 Les grands défis pour l’avenir :
🔹 Adapter les services universitaires aux besoins des étudiants d’aujourd’hui.
🔹 Trouver un équilibre entre inclusion et personnalisation des parcours.
🔹 Intégrer l’IA tout en respectant les contraintes de sobriété numérique.
🔹 Tirer parti du design pour favoriser l’innovation et la recherche.Ces évolutions dessinent l’université de demain, plus connectée aux réalités économiques et sociales, mais aussi plus attentive au bien-être et à la réussite de ses étudiants.

SOURCE : AEFINFO

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