Territoires ruraux, voie pro, remplacement : le recteur de Reims Vincent Stanek dévoile les priorités de la rentrée 2025

Face à une baisse marquée des effectifs et à une réalité démographique difficile, l’académie de Reims se dote pour la rentrée 2025 d’un ensemble de mesures structurantes. Dans un contexte où les territoires connaissent une décroissance démographique significative, le recteur Vincent Stanek a exposé les grandes orientations visant à améliorer l’encadrement des élèves, renforcer la formation professionnelle et redynamiser l’offre éducative en milieu rural.
Un contexte démographique en mutation et des effectifs en baisse
Le recteur de Reims rappelle que l’académie fait partie des territoires les plus affectés par la baisse du nombre d’élèves. En effet, on observe une diminution de 2 045 élèves dans le premier degré (soit une baisse de 2 %, alors que la moyenne nationale est de -1,5 %) et de 1 017 élèves dans le second degré (avec une baisse de 1,1 % contre -0,4 % à l’échelle nationale). Parallèlement, les moyens d’enseignement se sont réduits avec un retrait de 64 équivalents temps plein (ETP) dans le premier degré et 38 dans le second degré. Ces chiffres témoignent d’un impératif de repenser l’organisation pédagogique afin d’assurer une qualité d’encadrement optimale.
Des mesures pour améliorer l’encadrement et réduire la taille des classes
Afin d’offrir un suivi plus personnalisé aux élèves, l’académie de Reims entend poursuivre sa politique de réduction des effectifs par classe. Le recteur souligne que le taux d’encadrement dans le premier degré, déjà parmi les meilleurs de France, va se hisser au deuxième rang national – juste après l’académie de Paris – avec un rapport élèves/enseignant passant à 6,74, soit une amélioration de 1,12 %. Cette réduction progressive, passant d’une moyenne de 22,4 élèves par classe en 2017 à 19,8 en 2025, permettra de favoriser un environnement d’apprentissage plus adapté et de mieux répondre aux besoins individuels de chaque élève. Pour le second degré, des ajustements similaires sont prévus pour optimiser l’encadrement dans les collèges et lycées.
Un renouveau dans l’offre éducative du premier degré
Les mesures envisagées pour le premier degré vont au-delà du simple ajustement des effectifs. Le rectorat prévoit d’élargir l’offre pédagogique en créant de nouvelles classes TPS (toute petite section) et en augmentant le nombre de places pour les enfants de moins de trois ans, notamment dans les quartiers prioritaires. La volonté est également de poursuivre la démarche d’école inclusive en multipliant les dispositifs adaptés. Ainsi, l’ouverture de nouvelles structures Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) vient renforcer les 229 dispositifs déjà en place, tandis que l’extension des mesures pour l’autisme, en collaboration avec l’ARS Grand Est, illustre l’engagement en faveur d’un enseignement adapté aux besoins spécifiques. Par ailleurs, l’élargissement du Pôle d’enseignement pour les jeunes sourds (PEJS), déjà implanté au second degré, sera désormais étendu aux écoles primaires, permettant ainsi de mieux accompagner les quelque 10 000 élèves en situation de handicap scolarisés dans l’académie.
Une attention renforcée pour les territoires ruraux
Consciente des disparités territoriales, l’administration de Reims déploie une véritable mission ruralité afin de dynamiser les communes souvent démunies de ressources. Depuis la rentrée 2023, l’académie a identifié neuf territoires éducatifs ruraux (TER) sur l’ensemble des départements – dont cinq dans l’Aube – et prépare actuellement cinq nouveaux dossiers. Ces initiatives s’inscrivent dans une logique de partage des données et de mise en commun des expertises régionales, notamment à travers la création d’observatoires locaux sur les dynamiques rurales. Ces espaces de dialogue réunissent les acteurs locaux, des MFR à l’accès à la culture, pour anticiper l’évolution pluriannuelle des effectifs et adapter le maillage territorial dans un contexte de décroissance démographique, où 90 % des communes comptent moins de 2000 habitants.
Le recteur Stanek insiste sur l’importance de travailler en étroite collaboration avec les maires et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) afin d’ajuster la répartition des moyens et de valoriser les synergies locales. La mise en place d’une mission ruralité, pilotée par un inspecteur référent et complétée par plusieurs chargés de mission, a d’ores et déjà favorisé des rencontres inter-départementales visant à harmoniser les stratégies éducatives sur l’ensemble du territoire.
Des mesures spécifiques pour le second degré et l’attractivité de l’enseignement
Pour le second degré, des dispositifs ont été mis en place afin de soutenir les élèves les plus fragiles et de garantir une allocation juste des moyens. L’introduction de groupes de besoins en 6e et 5e permet d’ajuster les dotations en fonction des résultats aux évaluations nationales, et une allocation complémentaire spécifique est également prévue pour les niveaux de 4e et 3e. Cette démarche vise à assurer une dotation équité et à structurer le suivi pédagogique pour répondre aux difficultés rencontrées par certains élèves.
Sur le plan du remplacement du personnel, l’académie s’efforce d’accroître les effectifs disponibles en zone de remplacement. Un renforcement de 15 ETP supplémentaires est envisagé pour pallier les besoins identifiés, notamment dans certaines disciplines comme le français. Parallèlement, des actions en faveur du recrutement des contractuels et la valorisation de la fonction enseignante ont permis de réduire de moitié le nombre de postes vacants, un progrès significatif qui contribue à la stabilité des équipes éducatives.
Une évolution audacieuse de la carte des formations professionnelles
Au-delà des établissements scolaires classiques, le recteur met un accent particulier sur le développement de la formation professionnelle. En collaboration avec la région Grand Est, l’académie entend dépasser l’objectif de transformation annuel de 6 %, en renforçant notamment les filières professionnelles dans des secteurs porteurs. Parmi les initiatives phares, l’ouverture d’un certificat de spécialisation « Barman » au LP Gustave-Eiffel de Reims et au LPO Edouard Herriot de Sainte-Savine illustre la volonté de répondre aux besoins du marché du travail. Le lycée Hessel d’Épernay, pour sa part, prévoit d’enrichir son pôle Métiers de l’hôtellerie et de la restauration en proposant une nouvelle section BTS en apprentissage ainsi que la construction d’un hôtel d’application, offrant ainsi une formation pratique et innovante.
Par ailleurs, un pôle dédié aux métiers d’arts se profile au LP Denis Diderot de Romilly-sur-Seine, avec l’intégration de formations en ferronnerie d’art et en ébénisterie. La richesse patrimoniale du département, illustrée notamment par la Cité du Vitrail à Troyes, ouvre la voie à la création d’un CAP « Arts et techniques du verre option vitrailliste ». Ces initiatives s’inscrivent également dans une réflexion sur le renforcement des formations dans les métiers du grand âge, secteur en pleine expansion compte tenu des évolutions démographiques.
Conclusion
Face aux défis imposés par la décroissance démographique et à la nécessité de repenser l’offre éducative, l’académie de Reims se positionne résolument vers une rentrée 2025 innovante et adaptée. Entre mesures pour améliorer l’encadrement, initiatives en faveur de l’inclusion, soutien aux territoires ruraux et développement des formations professionnelles, le recteur Vincent Stanek présente une vision cohérente et ambitieuse pour répondre aux enjeux actuels et futurs du système éducatif. L’ensemble de ces actions, menées en étroite collaboration avec les acteurs locaux et régionaux, témoigne d’un engagement fort pour une éducation de qualité et une meilleure adaptation aux réalités du terrain.

SOURCE : AEF INFO

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