Un format d'enseignement critiqué mais toujours en place

Le cours magistral est souvent perçu comme un modèle dépassé, accusé de rendre les étudiants trop passifs et de ne pas s’adapter à leurs besoins. Pourtant, il continue d’être largement pratiqué dans les universités françaises, notamment après la crise du Covid-19 qui a renforcé l’envie de retrouver un enseignement en présentiel.
Une tradition bien ancrée
Loin d’être une invention récente, le cours magistral est un mode d’enseignement qui existe depuis le Moyen Âge. Le célèbre tableau Henricus de Alemannia et ses étudiants, peint vers 1350, illustre déjà cette scène familière d’un professeur dispensant son savoir à un amphithéâtre où certains étudiants sont captivés tandis que d’autres décrochent.
Aujourd’hui encore, cette situation est courante dans les universités françaises : les premiers rangs suivent avec attention, tandis que, plus loin, certains discutent, se perdent dans leurs pensées ou consultent leur téléphone. Ce format, qui repose essentiellement sur la transmission descendante du savoir, pose question sur son efficacité réelle à l’ère du numérique et de la pédagogie active.
Un retour en amphi mitigé
Pour les enseignants, donner un cours magistral peut représenter une étape clé dans leur carrière, mais aussi un défi. Otavio Amaral, doctorant en anthropologie sociale et chargé de cours à l’université d’Amiens, témoigne : « C’est un moment important, un accomplissement. Mais avec une centaine d’étudiants devant soi, parfois bien plus, il est difficile d’échanger et de maintenir leur attention sur toute la durée du cours. »
Ce constat amène de nombreux universitaires à repenser leurs méthodes. Certains introduisent des supports interactifs, des moments d’échanges ou des quizz pour maintenir l’engagement des étudiants. D’autres privilégient des formats hybrides combinant cours en ligne et interventions en présentiel plus participatives.
Quel avenir pour le cours magistral ?
Malgré ses limites, le cours magistral n’a pas disparu et semble encore avoir de beaux jours devant lui. Il reste une méthode structurante pour transmettre des connaissances de manière synthétique et organisée. Mais face aux évolutions pédagogiques et aux attentes des étudiants, il pourrait être amené à évoluer vers des formats plus interactifs et engageants.
Loin d’être un modèle figé, il appartient aux enseignants et aux institutions d’imaginer comment le rendre plus efficace et adapté aux réalités contemporaines.

SOURCE : LE MONDE

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
