Un sujet majeur » : la santé mentale, nouvelle priorité des universités et grandes écoles

Depuis la pandémie de Covid-19, qui a mis en lumière les difficultés psychologiques auxquelles certains jeunes pouvaient être confrontés, les institutions étudiantes ont pris conscience de l’importance de la santé mentale. Plusieurs dispositifs ont été mis en place et le personnel encadrant se forme progressivement à cette thématique.
Il y a trois semaines, le 102, un centre dédié à la santé mentale des étudiants, a ouvert à Lyon, à l’initiative de la ComUE de Lyon-Saint-Étienne, regroupant 10 établissements membres et 25 associés. Ce centre réunit une équipe de six professionnels de santé, incluant un psychiatre, un psychologue, trois médecins généralistes et une infirmière. Il propose un accompagnement et des ateliers de prévention pour les étudiants, sans avance de frais. En quelques jours, le centre a reçu 200 demandes de consultations. Cette initiative, première du genre en France, témoigne de l’attention croissante portée à la santé mentale dans les établissements étudiants ces dernières années.
La crise sanitaire a mis en lumière les difficultés psychiques que rencontrent certains étudiants. « Les demandes d’accompagnement psychologique sont de plus en plus nombreuses », constate Hélène Surrel, vice-présidente de la commission vie étudiante de la Conférence des grandes écoles (CGE). « Le Covid a totalement modifié la situation et remis la vie étudiante au cœur de nos préoccupations. On s’est rendu compte que près de 15 % des étudiants (*) sont dans un état psychologique mauvais ou très mauvais », confirme Christophe Beckerich, président de la commission expérience étudiante et vie de campus de l’Assemblée des directeurs d’IUT.
Les personnels se sont saisis de la question
Après la pandémie, plusieurs dispositifs ont été mis en place par l’État pour soutenir les étudiants, comme la plateforme d’écoute et de signalement Cnaé et le dispositif Santé Psy Étudiant. En 2023, les services de santé étudiants (SSE) ont été réformés pour inclure la santé mentale dans leurs missions.
« Il y a une véritable prise de conscience que c’est un sujet majeur », estime Hélène Surrel. « Désormais, des formations sont proposées aux personnels des grandes écoles, en particulier à ceux qui sont en contact direct avec les étudiants, pour pouvoir repérer les signes de mal-être. Il y a un intérêt croissant pour cette question. Je pense que les personnels s’en sont véritablement saisis », ajoute la directrice de Sciences Po Lyon. « Certains IUT ont formé leurs personnels, qu’ils soient enseignants ou administratifs, à prendre en charge les étudiants en souffrance ou ayant des problèmes de santé mentale », confirme Christophe Beckerick.
Des efforts à poursuivre
Cependant, « il reste des efforts à fournir. Ce sont des questions qui nécessitent un certain niveau de professionnalisation. Pour détecter les problèmes, il est nécessaire d’être mieux formé », insiste le directeur de l’IUT de Reims. En effet, les établissements ne disposent pas toujours de professionnels de santé pour soutenir leurs équipes. Moins de la moitié des IUT dispose encore d’une infirmière, et seulement 25 bureaux d’aide psychologique universitaire existent en France, dont 10 en région parisienne.
Quand les dispositifs existent, ils ne sont pas toujours connus des étudiants. « Plus de la moitié des étudiants ignorent l’existence des SSE. La communication par mail ou affichage ne suffit pas. Il faut intervenir en proximité et la meilleure solution reste de proposer ces services directement au sein de l’IUT », observe Christophe Beckerick. « Il est essentiel de communiquer régulièrement sur les dispositifs existants dans l’établissement, ainsi que sur les numéros d’urgence et le dispositif Santé Psy Étudiant », approuve Hélène Surrel. « La différence par rapport à avant le Covid, c’est que désormais, la santé mentale fait partie de nos missions. Les écoles sont responsables de l’information, de la prévention, de la sensibilisation et de la formation du personnel à ce sujet. »

SOURCE : lalsace.fr

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