Une chute de l’apprentissage, une ascension du gymnase ? Ce que racontent vraiment les chiffres de la formation

La formation professionnelle reste le premier choix des jeunes, mais elle perd du terrain, de manière très variable selon les cantons. Explications et perspectives.
« Il n’y a pas assez d’apprentis », « il y a trop de collégiens » ! Ou, à l’inverse : « c’est dommage de faire un apprentissage quand on a les moyens d’aller au gymnase… ». Le choix des jeunes à la sortie de la scolarité obligatoire suscite de nombreux commentaires et parfois des inquiétudes. Mais qu’en est-il réellement ? Quelles sont les tendances et doivent-elles alarmer ?
La formation professionnelle, un pilier du système
La formation professionnelle repose sur le système dual, associant pratique en entreprise et enseignements théoriques en école. En deux ans, elle conduit à une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP), en trois ou quatre ans à un certificat fédéral de capacité (CFC). Ce modèle, reconnu pour son efficacité, facilite une insertion rapide sur le marché du travail.
Pourtant, malgré son rôle central, les chiffres montrent un tassement du nombre de jeunes qui s’orientent vers l’apprentissage, avec des disparités importantes entre cantons et secteurs d’activité.
Une progression continue du gymnase
Parallèlement, les filières gymnasiales continuent de séduire davantage de jeunes. Le taux d’accès au gymnase a fortement progressé en dix ans, traduisant une valorisation croissante des parcours académiques menant à la maturité et, ensuite, aux hautes écoles et universités. Cette tendance est parfois interprétée comme un signe de dévalorisation de l’apprentissage, alors qu’elle traduit aussi une aspiration plus large des familles à garantir une poursuite d’études.
Des disparités cantonales marquées
Certains cantons maintiennent un équilibre entre formation professionnelle et gymnase, d’autres enregistrent un décrochage net de l’apprentissage. Ces différences s’expliquent par la structure économique locale, l’attractivité de certaines filières et les politiques de promotion menées par les autorités éducatives et économiques.
Quelles perspectives pour l’avenir ?
Si la formation professionnelle perd du terrain en proportion, elle demeure la voie privilégiée par une majorité de jeunes et reste indispensable au fonctionnement de l’économie. Le défi est désormais de renforcer son attractivité, en particulier dans les secteurs en tension, tout en valorisant la perméabilité entre apprentissage et formation académique.
Le développement de passerelles, la création de nouvelles filières combinant pratique et études supérieures, ou encore la mise en avant des perspectives de carrière offertes par le CFC ou la maturité professionnelle apparaissent comme des leviers majeurs pour rééquilibrer les choix.
Conclusion
La baisse relative de l’apprentissage ne doit pas être perçue comme un déclin irrémédiable, mais comme le reflet de transformations sociales et économiques. Le véritable enjeu consiste à maintenir une diversité de parcours, où apprentissage et gymnase coexistent, se complètent et permettent à chaque jeune de trouver sa voie.

SOURCE : LE TEMPS

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