Une diminution des activités d’enseignement des chefs d’établissements

Selon un rapport publié par l’Unesco le 31 octobre 2024, les chefs d’établissements consacrent de moins en moins de temps à des activités directement liées à l’enseignement. Le pourcentage de chefs d’établissements déclarant participer à des tâches pédagogiques telles que l’observation des cours a baissé, passant de 81 % en 2015 à 77 % en 2022. En France, ce chiffre tombe à 17 %, avec des tâches administratives occupant une part importante de leur emploi du temps.
Le rôle clé du leadership des chefs d’établissements
Le rapport de l’Unesco souligne que le rôle des chefs d’établissements va bien au-delà de l’administration : il inclut des responsabilités cruciales pour la réussite des élèves, telles que la définition d’une vision éducative, la gestion de l’instruction, la promotion de la coopération entre enseignants et le soutien aux équipes pédagogiques. Le leadership exercé par les chefs d’établissements a un impact direct sur les résultats scolaires des élèves, bien qu'il soit moins déterminant que celui des enseignants.
Un besoin accru de soutenir les chefs d’établissements
Une autre partie du rapport met en lumière la nécessité de soutenir les chefs d’établissements dans leur mission, notamment en ce qui concerne leur formation. En effet, une bonne préparation et une formation continue des dirigeants scolaires peuvent améliorer les performances des élèves, notamment en lecture, en sciences et en mathématiques. L’Unesco préconise donc de renforcer les compétences en leadership des chefs d’établissements afin qu'ils puissent inspirer leurs équipes et mettre en place des pratiques pédagogiques innovantes.
La coopération entre professeurs, un défi en France
Le rapport met également en évidence l'importance de favoriser la coopération entre les enseignants. Si cette pratique est encouragée dans de nombreux pays, la France se distingue par une adhésion plus faible à cette démarche. Selon les données du rapport Talis 2018, seuls 41 % des chefs d’établissement en France favorisent activement la collaboration entre enseignants, bien en deçà des 75 % en Espagne ou des 85 % au Vietnam. La promotion de la collaboration est essentielle pour améliorer l’efficacité de l’enseignement, mais elle reste insuffisamment développée dans de nombreuses écoles françaises.
L’autonomie, un levier de performance mais une source de pression
L’autonomie accordée aux chefs d’établissements est un autre facteur clé de la réussite des systèmes éducatifs. Les pays dont les chefs d’établissements ont plus de pouvoir décisionnel en matière de gestion des ressources humaines et financières obtiennent généralement de meilleurs résultats dans les classements internationaux, notamment en mathématiques. Cependant, cette autonomie accrue peut également entraîner une pression supplémentaire sur les chefs d’établissements, qui se retrouvent souvent dans une position difficile entre les attentes des politiques et leurs ambitions de réformer et d’innover dans leurs établissements. L’Unesco recommande donc de soutenir ces leaders éducatifs en leur offrant les moyens d’assumer pleinement leurs responsabilités tout en garantissant une autonomie suffisante.
Vers une gestion plus efficace des ressources
Enfin, le rapport met en lumière un défi récurrent pour les chefs d’établissements : la gestion des ressources. Alors que les chefs d’établissements dans les pays les plus performants prennent des décisions clés concernant le recrutement, l’admission des élèves, et même les sanctions disciplinaires, d'autres aspects comme le choix des supports pédagogiques ou l’élaboration des contenus de cours échappent souvent à leur contrôle. Cette situation révèle un besoin urgent d'adapter les politiques éducatives pour donner plus de pouvoir aux chefs d’établissements tout en les aidant à gérer les pressions administratives et politiques auxquelles ils sont soumis.

SOURCE : AEF INFO

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