Une UFR de maïeutique est créée à l’université de Bretagne Occidentale

L’École universitaire de maïeutique de Brest, rattachée à l’université de Bretagne Occidentale, devient une UFR. Cette création, votée à l’unanimité par le conseil d’administration de l’UBO le 26 septembre 2024, représente une première en France, comme l’affirme Anne Moal, directrice de l’École de maïeutique. "L’intégration de l’université sous la forme d’une UFR répond à un besoin de développement de la recherche en maïeutique", explique-t-elle à AEF info, le 24 octobre 2024. Maï Le Dû, sage-femme et maîtresse de conférences en maïeutique, ajoute : "Concrètement, cela ne change pas grand-chose, mais symboliquement, cela change tout." Le processus de recrutement des étudiants demeure inchangé : ils intègrent la filière maïeutique après une année de Pass ou Las, rejoignant l’école existante depuis 2002. La formation reste également la même, le diplôme de sage-femme étant un diplôme universitaire depuis le XIXe siècle.
Des critères de qualité universitaires
Anne Moal souligne que "les critères de qualité de ce diplôme sont donc des critères universitaires". Dans une discussion avec AEF info, elle précise que l’intégration à l’UFR vise à renforcer la recherche en maïeutique. "Nous savons déjà comment former, ce que nous recherchons, c’est le développement de la recherche académique, avec des activités au sein des laboratoires, par exemple."
Une trentaine d’écoles de maïeutique
Actuellement, la France compte 33 écoles de maïeutique. Neuf d’entre elles sont intégrées à des universités, souvent sous forme de départements au sein d’UFR, tandis que les 24 autres fonctionnent comme des écoles hospitalières. La loi du 25 janvier 2023 impose que toutes les formations de sages-femmes soient intégrées aux universités d’ici le 1er septembre 2027, soit sous forme d’école ou d’institut interne, soit comme département d’UFR.
Maï Le Dû fait remarquer que les sages-femmes impliquées dans la recherche explorent des disciplines connexes à la maïeutique, telles que la sociologie et la psychologie. La même loi prévoit l’instauration d’un 3e cycle d’études pour obtenir le diplôme d’État de docteur en maïeutique.
Des promotions de 25 étudiants
L’École universitaire de maïeutique de Brest doit maintenant organiser des élections pour établir son conseil d’UFR. Elle accueille chaque année environ une centaine d’étudiants en formation initiale, avec des promotions d’environ 25 étudiants, ainsi que 300 en formation continue, principalement des sages-femmes et quelques médecins. Anne Moal note que le public s’est diversifié depuis le lancement du DU "Repérage des violences intrafamiliales et leurs conséquences, accompagnement des femmes et des enfants". Elle précise également qu'il n'y a pas de problème de recrutement pour la formation de sage-femme, le ratio en 2023-2024 étant d'une place pour trois à quatre candidats sélectionnés aux oraux. Le financement de l’École est garanti jusqu'en 2027 par la région Bretagne, puis par l’État à partir de cette date.
Une profession médicale centrée sur la physiologie
Anne Moal estime que cette UFR permettra de valoriser la connaissance scientifique dans le domaine de la santé des femmes, y compris au-delà des pathologies. Elle observe une tendance vers une réappropriation des compétences des sages-femmes, une profession médicale qui se recentre sur la physiologie. Elle déclare : "En France, la formation des sages-femmes est très hospitalo-centrée, orientée vers la prise en charge technique et pathologique, mais cela évolue, notamment avec de nouvelles façons d'envisager la grossesse et la naissance."

SOURCE : AEF INFO

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