Végétalisation des cours d’école : des bénéfices climatiques, environnementaux, pédagogiques et sociaux

Dans une note publiée le mercredi 22 janvier 2025, La Fabrique de la cité met en lumière l'intérêt de réaménager les cours d’école avec davantage de végétation et de sols naturels. Selon Marianne Laloy Borgna, autrice et chargée d’études, ces transformations présentent des avantages sur les plans climatique, environnemental, pédagogique et social. L’étude s’appuie sur des exemples de villes comme Libourne, Colomiers, Guéret, Avignon et Dunkerque, tout en abordant les obstacles qui freinent leur mise en œuvre.
Ces projets, de plus en plus populaires auprès des communes, visent à transformer les espaces imperméables en lieux verdoyants pour les enfants. Cette tendance reflète une volonté croissante des villes de rendre les cours plus accueillantes et adaptées aux défis environnementaux actuels.
Un levier d’adaptation pour les villes
La végétalisation des cours d’école constitue un véritable outil d’adaptation au changement climatique. Ces espaces renaturés contribuent à réduire les îlots de chaleur urbains, en ciblant des lieux fréquentés par un public vulnérable plusieurs jours par semaine. Par exemple, dans le cadre des cours Oasis à Paris, certaines de ces zones sont accessibles en dehors des horaires scolaires, permettant à un public élargi de profiter de ces espaces rafraîchis.
Un rapport présenté en décembre 2023 par les députées Graziella Melchior et Francesca Pasquani recommande de végétaliser l’ensemble des cours d’écoles, collèges et lycées d’ici 2030. Ce projet pourrait également s’inscrire dans une démarche pédagogique, favorisant la mémorisation, l’attention et la motricité des enfants, comme l’a démontré une étude espagnole.
Le coût, principal frein
Malgré leurs nombreux avantages, ces projets rencontrent plusieurs obstacles, à commencer par leur coût d’investissement et de fonctionnement. L’entretien des espaces verts et des matériaux exposés aux infiltrations d’eau représente une charge supplémentaire pour les municipalités, qui ne sont pas toujours équipées pour gérer ces nouvelles missions. Cependant, à long terme, ces aménagements pourraient réduire la pression sur les réseaux d’assainissement et limiter les besoins en climatisation.
D’autres freins incluent les inquiétudes des équipes enseignantes et des parents d’élèves sur la sécurité, ainsi que des résistances liées aux habitudes ou à des priorités perçues comme plus urgentes. Par ailleurs, une standardisation de la végétalisation pourrait réduire l’impact bénéfique de ces aménagements, en négligeant les besoins spécifiques des usagers.
Diagnostic et coordination
Un diagnostic précis et une bonne coordination des acteurs sont essentiels pour surmonter ces obstacles. Urbanistes, services municipaux, bureaux d’études et agences de l’eau peuvent être mobilisés pour garantir la réussite de ces projets. Ces efforts doivent s’intégrer dans des stratégies territoriales globales, en tenant compte des spécificités locales pour maximiser l’impact en termes de résilience climatique et urbaine.
Un confort largement amélioré grâce aux cours Oasis
Le programme des cours Oasis de la ville de Paris, lancé en 2017, est souvent cité comme un modèle. Selon une étude menée par le bureau Terao, ces cours végétalisées permettent de diminuer la température de surface de 10 à 15 °C grâce à des zones plantées, des espaces en sable ou encore l’utilisation de copeaux de bois. Ces aménagements améliorent considérablement le confort des usagers, même lors de journées de forte chaleur.
En repensant les cours d’école, les villes ont l’opportunité de répondre aux enjeux climatiques tout en créant des environnements favorables au bien-être et à l’apprentissage des enfants. Cependant, pour réussir cette transition, il sera crucial de dépasser les freins identifiés et d’impliquer toutes les parties prenantes dans une démarche collaborative et innovante.

SOURCE : AEF INFO

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