Vers une réduction de l’aide à l’embauche d’apprentis : les scénarios envisagés

Le gouvernement prévoit de réduire l’aide à l’embauche d’apprentis actuellement fixée à 6 000 euros. Voici les pistes déjà sur la table pour y parvenir.
« Nous allons examiner si certaines aides à l’apprentissage ne pourraient pas être mieux ciblées », a déclaré le Premier ministre Michel Barnier sur France 2, le 3 octobre. Face à la nécessité de réaliser des économies, le budget du ministère du Travail, notamment pour l’apprentissage, est particulièrement visé. Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, avait déjà annoncé le 2 octobre sur Franceinfo que des ajustements seraient faits à cette prime.
En juillet 2020, au cœur de la crise sanitaire, une prime de 5 000 euros pour le recrutement d’un alternant mineur et de 8 000 euros pour un alternant majeur a été instaurée. Cette aide a été plusieurs fois reconduite et modifiée, devenant aujourd’hui une prime de 6 000 euros versée à chaque embauche, quel que soit l’âge ou le diplôme préparé. Depuis mai 2024, les alternants en contrat de professionnalisation ne sont plus éligibles.
Première piste : une suppression partielle de l’aide à l’embauche
Avant même l’officialisation de cette réduction, la baisse de la prime était déjà en cours de discussion. Un rapport commandé en novembre 2023 par l’ancienne Première ministre, Elisabeth Borne, et publié en septembre 2024, a identifié des économies potentielles de 554 millions d’euros à partir de 2025.
L’inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’inspection générale des finances (IGF) recommandent la suppression de l’aide pour les entreprises de plus de 250 salariés qui embauchent des apprentis préparant un diplôme de niveau licence (bac+3) ou master (bac+5). L’aide de 6 000 euros serait maintenue pour les apprentis en formation jusqu’au niveau bac+2, quelle que soit la taille de l’entreprise, ainsi que pour les apprentis en licence ou master dans les petites structures.
Deuxième piste : une baisse généralisée du montant de l’aide
Certaines organisations du secteur, comme les Acteurs de la compétence, ont proposé une solution alternative : réduire uniformément l’aide de 6 000 à 4 500 euros pour toutes les embauches d’apprentis, indépendamment de la taille de l’entreprise ou du niveau de diplôme préparé. « Il est essentiel de ne pas introduire de discrimination en fonction de la taille de l’entreprise ou du niveau de certification », a souligné Christophe Sullivan, président de la fédération, lors d’une conférence de presse le 25 septembre.
La ministre du Travail partage cette préoccupation. Elle met en garde contre les « fausses bonnes réponses », notamment celles qui pénaliseraient les apprentis en master 2, qui permettent aux PME de recruter des profils qualifiés tout en facilitant l’accès à ces formations pour les étudiants. L'objectif reste clair : procéder à des ajustements précis pour éviter des conséquences négatives inattendues.

SOURCE : CAPITAL

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