Violences scolaires : Philippe Baptiste appelle à "un plan global" face aux attaques à l’arme blanche

Après le drame survenu à Nogent en Haute-Marne, où une surveillante a été tuée par un élève de 14 ans, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche appelle à une réponse ferme et structurée contre la montée des violences dans les établissements scolaires.

Le choc est immense après la mort d’une surveillante de 31 ans, poignardée mardi 10 juin par un collégien dans un établissement de Nogent, en Haute-Marne. Interrogé ce mercredi matin sur France Inter, Philippe Baptiste, ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a insisté sur la nécessité d’une réponse collective, affirmant qu’il fallait désormais "un plan global" pour lutter contre ce phénomène inquiétant.

Des violences multifactorielle

Qualifiant le phénomène d’"épidémie de faits", Philippe Baptiste s’inscrit dans la lignée des propos du Premier ministre François Bayrou, qui évoquait dès mardi une "décomposition de la société". "Effectivement, c’est quelque chose de multifactoriel et aujourd’hui, il faut qu’on réagisse", a déclaré le ministre.

Selon lui, plusieurs causes se combinent dans l’émergence de ces violences en milieu scolaire : désocialisation, rôle délétère des réseaux sociaux, isolement psychologique de certains jeunes. "Probablement un mélange de choses", reconnaît-il, insistant sur l’importance de ne pas se limiter à des mesures symboliques.

Des mesures de sécurité, mais pas seulement

Face à la sidération générale, l’exécutif envisage plusieurs pistes, dont l’installation de portiques de sécurité à l’entrée de certains établissements, afin de prévenir l’introduction d’armes. Une solution que Philippe Baptiste juge utile, mais insuffisante : "Ça fait partie des choses qu’il faut mettre en place, des outils", admet-il. Mais pour le ministre, l’enjeu principal est ailleurs.

"Il faut aussi travailler sur la prévention, l’identification (…) des élèves qui sont en souffrance", martèle-t-il. Détecter plus tôt les signaux de mal-être, intervenir en amont, renforcer le dialogue avec les familles et les professionnels de santé : autant de leviers que le gouvernement souhaite intégrer dans une stratégie plus large.

Un plan global nécessaire

Pour Philippe Baptiste, il est illusoire de penser qu’une seule mesure suffira à enrayer cette spirale. "Il n’y a pas une mesure qui peut tout régler d’un coup, c’est bien un plan global sur lequel il faut qu’on travaille", affirme-t-il. Une stratégie nationale mêlant sécurité, éducation, santé et accompagnement social, qui reste encore à préciser dans les prochains mois.

En attendant, le drame de Nogent ravive les inquiétudes sur la sécurité à l’école, et sur les moyens donnés à l’institution pour prévenir ces passages à l’acte tragiques. L’exécutif promet des actes, au-delà des paroles.

SOURCE : Franceinfo