Vous pouvez être admis tout de suite... : ces signes qui veulent tout dire sur la qualité d'une école privée supérieure

Après la récente enquête sur les dérives de certains groupes d'enseignement privés et alors que la clôture des vœux sur Parcoursup approche, les jeunes et leurs familles peuvent se sentir un peu perdus. Pour choisir un établissement de qualité et éviter les pièges, il est essentiel d'être vigilant.
L'exercice n'est pas simple. Votre enfant lycéen a repéré une école privée en ligne ou lors d'un salon, attiré par un marketing soigné et une spécialisation qui l'intéresse. Sport, intelligence artificielle, luxe... dans ces secteurs en vogue, de nouveaux établissements apparaissent régulièrement. Pour les parents, il ne suffit pas de consulter une plaquette ou un site web pour évaluer la qualité de l'école, la reconnaissance du diplôme et les débouchés professionnels.
Les révélations de l'ouvrage "Le Cube" de Claire Marchal ont ébranlé la confiance envers certaines structures privées, pointant des pratiques discutables : cours insatisfaisants, professeurs absents, formations arrêtées en cours d'année... Cependant, il serait injuste de généraliser ces critiques à l'ensemble des établissements privés. Nombre d'entre eux sont sérieux, certains même très prestigieux. Le privé représente une part importante de l'enseignement supérieur avec 790 000 étudiants sur 2,9 millions en 2023-2024, soit 26,6 % des effectifs, selon le ministère.
Voici les critères qui permettent de différencier les établissements fiables des autres.
Pratiques très commerciales : vigilance de rigueur
En cas de doute, mieux vaut faire preuve de prudence, notamment face à des représentants d'écoles particulièrement enthousiastes et pressés de faire signer les futurs étudiants, que la formation soit financée par la famille ou en alternance.
"Des arguments comme 'nous sommes hors Parcoursup', 'nous n'avons pas vraiment de sélection', 'vous pouvez être admis tout de suite' doivent inciter à la méfiance, surtout si l'établissement vous relance régulièrement", alerte Joël Cuny, président de l'Union des grandes écoles indépendantes et directeur de l'ESTP. Ces discours séduisants visent à attirer les candidats, alors que 83 % des futurs bacheliers considèrent la procédure Parcoursup comme stressante, selon un sondage CSA en 2024.
Tout discours trop commercial doit éveiller des soupçons. "Le mode de recrutement est révélateur ! Au moment de l'inscription, des frais de dossier peuvent être demandés, mais la formation ne doit être payée qu'une fois intégrée. Si l'on propose une réduction de 5 % en payant immédiatement ou, pire, 10 % pour un règlement des trois années d'études, il faut se méfier", souligne Dominique Baillargeat, vice-présidente de la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs et directrice de 3iL. Ce type de pratique pose problème, notamment si l'étudiant souhaite se réorienter.
Les questions à se poser systématiquement
Si l'école est inconnue, il est important de s'interroger sur son statut. Est-ce une association, une entreprise, un grand groupe ? Pour les familles, une école associative peut être plus rassurante.
"Cela garantit que l'intégralité des frais de scolarité est réinvestie dans la qualité de la formation. De plus, la qualification Eespig (établissement d'enseignement supérieur privé d'intérêt général), créée en 2013, permet d'identifier les écoles associatives à but non lucratif, sous contrat avec le ministère", explique Delphine Blanc-Le Quilliec, déléguée générale de la Fédération des établissements d'enseignement supérieur d'intérêt collectif, qui compte 64 Eespig.
Attention, cela ne signifie pas que les écoles contrôlées par un actionnaire sont nécessairement mauvaises. Il est simplement utile d'avoir cette information.
D'autres éléments sont à vérifier : l'ancienneté du programme, sa reconnaissance dans le secteur, l'existence de plusieurs promotions diplômées et leur taux d'insertion professionnelle. Examiner les profils LinkedIn des anciens étudiants peut donner un aperçu : sont-ils en poste ? Ont-ils trouvé rapidement ?
Le programme inclut-il des enseignants permanents et des intervenants professionnels ? Combien d'heures de cours sont dispensées annuellement ?
"Assister aux journées portes ouvertes est toujours une bonne idée pour visiter les locaux et échanger avec le personnel, les enseignants et les étudiants", recommande Dominique Baillargeat. Un autre critère clé : les partenariats de l'école avec des universités internationales, des entreprises et des institutions.
Examiner minutieusement le diplôme
Étape cruciale : le diplôme est-il reconnu ? Sur Parcoursup, le macaron "diplôme visé contrôlé par l'État" est un bon indicateur. Ce "visa" signifie que la formation a été évaluée par le ministère de l'Enseignement supérieur selon ses standards académiques. Encore mieux, le "grade" de licence ou de master représente un niveau supplémentaire de reconnaissance. Ces informations sont disponibles sur Parcoursup et doivent être privilégiées.
Pour les jeunes scientifiques, l'appellation "école d'ingénieurs" a une signification précise : elle garantit que l'établissement est accrédité par la Commission des titres d'ingénieur (CTI), qui évalue la qualité des formations. "Certaines écoles non accréditées peuvent entretenir la confusion en utilisant le terme 'ingénierie'", prévient Joël Cuny. En cas de doute, le site de la CTI recense les établissements accrédités et fournit des données sur chaque diplôme.
Pour les écoles de commerce, la Commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion joue un rôle similaire. Les programmes évalués sont accessibles sur son site.
Faire le point sur les accréditations et les labels
Un autre terme fréquent est le RNCP, Répertoire national des certifications professionnelles. "Le titre RNCP n'est pas propre à l'enseignement supérieur, il dépend du ministère du Travail. Il ne garantit ni ne contrôle la qualité et le contenu de la formation", précise Joël Cuny. Le risque d'un bachelor ne disposant que d'un titre RNCP, sans visa ni grade, est de limiter l'accès à un master.
Enfin, certaines accréditations non étatiques sont également intéressantes. Dans le management, les labels AACSB, AMBA et EQUIS sont des références. Ces trois accréditations internationales distinguent les business schools candidates selon des critères exigeants. En France, une quinzaine d'écoles détient la "triple couronne", notamment HEC, Essec, Insead et Ieseg.
Autant de points à vérifier pour faire un choix éclairé et éviter les mauvaises surprises.

SOURCE : LES ECHOS

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