Au Royaume-Uni, certaines universités risquent de ne pas passer l'hiver

En 2024, 40 % des universités britanniques seront en déficit, selon une estimation de l'Office for Students, l'autorité régulatrice de l'enseignement supérieur. Certaines institutions sont également fortement endettées. « Elles ont emprunté massivement pour financer des investissements à une époque où les taux d'intérêt étaient bas », explique Jamie Arrowsmith, directeur de Universities UK International, une organisation représentative du secteur. Aujourd'hui, ces universités peinent à rembourser leurs dettes. Le syndicat University and College Union estime que trois à quatre établissements sont proches de la faillite.

Programmes d'économies et suppressions de postes

Face à cette situation, de nombreuses universités ont mis en place des plans d'économies. « Environ 70 universités ont déjà procédé à des licenciements », précise John Rushforth, expert en gouvernance universitaire. Des cours et même des départements entiers ont été supprimés. Par exemple, les universités de Sheffield Hallam et de Portsmouth ont annoncé que 400 postes sont en danger, ce qui représente 9 % et 11 % de leurs effectifs respectifs. L'université de Coventry, quant à elle, prévoit d'économiser près de 100 millions de livres (environ 120 millions d'euros) d'ici 2026 grâce à des coupes budgétaires.

Une refonte des programmes pour survivre

D'autres universités envisagent de fusionner ou de revoir entièrement leurs programmes d'enseignement. À l'université Kingston de Londres, un établissement qui accueille un grand nombre d'étudiants issus de milieux défavorisés, une restructuration complète des cursus a été mise en place. « Nous avons dû réfléchir aux formations les plus attractives pour les étudiants et celles qui nous permettront de nous différencier de la concurrence », explique Steven Spier, vice-chancelier de l'université. Cela a conduit à la suppression de certains cursus, comme la géologie.

SOURCE : LE MONDE