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ÉDUCATION
1
April 2025

Ce que prévoit la réforme de la formation des enseignants, présentée vendredi par François Bayrou et Elisabeth Borne

Les concours de l'enseignement seront désormais organisés à bac+3 et les deux années de master seront consacrées à une formation rémunérée et pensée pour être plus professionnalisante.

Du changement pour tenter d'attirer davantage de candidats. La réforme de la formation initiale des enseignants, annoncée il y a plus d'un an puis reportée du fait de la dissolution, sera "engagée pour la rentrée 2025", a annoncé François Bayrou, vendredi 28 mars. Le Premier ministre a présenté les mesures qui seront progressivement mises en place, lors d'une visite dans une école de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) avec la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne. "Notre idée, notre orientation, c'est de retrouver l'esprit [des anciennes] écoles normales, de redonner aux futurs enseignants une formation pluridisciplinaire axée sur les fondamentaux", a-t-il ajouté. Mais la principale évolution reste l'avancement des concours de l'enseignement, de bac+5 à bac+3.

Voici ce que l'on sait de cette réforme, lancée par Emmanuel Macron en 2024 pour répondre à la crise de recrutement dans l'enseignement, mais qui n'avait pas pu aboutir du fait de la dissolution de l'Assemblée nationale.

Un concours avancé en fin de licence

Alors que les concours pour devenir enseignant (le CRPE et le Capes) ont actuellement lieu à bac+5, la réforme prévoit d'organiser un concours de recrutement à bac+3, en fin de licence, pour les enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) comme du second degré (collèges et lycées). Cette réforme sera mise en œuvre dès le printemps 2026. L'ancien et le nouveau concours coexisteront dans un premier temps, aux printemps 2026 et 2027, avant la disparition du concours à bac+5 en 2028. Le concours de l'agrégation, également programmé après deux années de master, n'est en revanche pas concerné par la réforme.

Le projet présenté par le gouvernement est un retour en arrière par rapport à plusieurs réformes récentes. Ainsi, en 2021, les concours enseignants avaient été déplacés de la première année de master à la seconde.

Deux années de formation professionnalisante et rémunérée

Une fois le concours en poche en fin de L3, les futurs enseignants suivront désormais une formation professionnalisante lors de leurs deux années de master, et seront rémunérés dans le cadre de ce parcours. En M1, ils deviendront élèves fonctionnaires et toucheront 1 400 euros nets mensuels. En M2, ils obtiendront le statut de fonctionnaires stagiaires et gagneront 1 800 euros nets. Le coût supplémentaire lié à la mise en place de cette réforme est estimé à 26 millions d'euros en 2026, 294 millions en 2027 et environ 500 millions par an à partir de 2028.

En contrepartie, les futurs enseignants devront s'engager à exercer le métier de professeur pendant une période de quatre ans. Et une plus grande part de leur emploi du temps sera consacrée à enseigner devant des élèves. En M1, les étudiants passeront un tiers du temps, soit près de 12 semaines, en stage d'observation à la pratique accompagnée, durant lequel ils seront accueillis par des enseignants dans leurs classes. Puis, en M2, ils enseigneront 50 % du temps, dans le cadre de stages en responsabilité.

Une nouvelle licence pour le premier degré

Pour préparer le concours du premier degré, une licence spécifique de préparation au professorat des écoles sera mise en place à partir de la rentrée 2026. "Elle permettra aux étudiants de suivre un parcours sur trois ans, exigeant, professionnalisant et couvrant l'ensemble des disciplines dispensées à l'école", a revendiqué Elisabeth Borne vendredi. En 2024, Emmanuel Macron exprimait le souhait de créer des "écoles normales du XXIe siècle", à l'image des établissements chargés de former les instituteurs jusqu'en 1991.

Selon Les Échos, les aspirants professeurs qui s'inscriront à cette nouvelle formation passeront moins d'épreuves, lors du concours en fin de troisième année, que les étudiants issus d'autres licences.

Actuellement, les aspirants enseignants peuvent suivre n'importe quelle licence, s'ils veulent exercer en primaire, ou une licence de la discipline qu'ils souhaitent enseigner, s'ils visent le secondaire. Ils rejoignent ensuite un master spécialisé (MEEF) pour préparer les concours à bac+5. Les formations MEEF disparaîtront progressivement d'ici à 2027, remplacées par les nouveaux masters professionnalisants. De premiers modules de cours préparatoires aux nouveaux concours seront lancés à la rentrée 2025.

SOURCE : Francetvinfo

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