Challenge ma petite planète : des lycéens hôteliers s'emparent des questions écologiques

Pendant trois semaines, le challenge Ma Petite Planète sensibilise les jeunes aux enjeux environnementaux de manière ludique et interactive. Dans ce cadre, l’Étudiant a rencontré les élèves du lycée hôtelier Guillaume Tirel à Paris, qui ont relevé le défi en imaginant de nouvelles recettes respectueuses de l’environnement.
Des recettes plus respectueuses de l'environnement
"Est-ce que le poisson est végétarien ou pas ?" se demande un élève de seconde, le nez plongé dans son livre de recettes. Ce jeudi 28 novembre 2024, au lycée hôtelier Guillaume Tirel (Paris 75), l’heure est à la transformation des spécialités culinaires traditionnelles. L’objectif de cet exercice est de remplacer les protéines animales par des produits d'origine végétale, tout en préservant la qualité et le goût des plats, mais avec un impact environnemental réduit.
Ce projet fait partie de l’initiative Ma Petite Planète, un challenge écologique par équipes, qui a déjà impliqué plus de 300 000 élèves depuis sa création en 2020. Pendant trois semaines, une classe de seconde du lycée parisien participe à ce challenge, en relevant des défis écologiques à la maison ou au sein de l'établissement scolaire. L’objectif : accumuler un maximum de points.
Mettre en pratique les principes écologiques
Les élèves doivent relever des défis tels que "démontrer que l’argument d’un climatosceptique est erroné", "calculer son empreinte carbone", ou encore "se rendre en cours à pied ou à vélo". Au total, 35 activités sont proposées, et chaque défi relevé rapporte des points. Barbara Ferrucci, professeure documentaliste, est responsable de la gestion des comptes et de la validation des tâches réalisées par les 22 élèves de la classe.
Ma Petite Planète dispose d'une application dédiée, sur laquelle l’encadrante valide les défis réalisés par chaque étudiant. Alors que la fin du challenge approche à grands pas, les lycéens sont dans la dernière ligne droite. "Le projet s'inscrit dans notre objectif de manger bien, manger local et de saison", explique Henri Villeroy, proviseur adjoint. L’établissement, labellisé 3D Expert, met l'accent sur le développement durable, que ce soit à travers ses enseignements ou ses infrastructures.
Une école qui se veut écoresponsable
Au lycée Guillaume Tirel, des pratiques écoresponsables sont mises en place au quotidien : un jardin d'herbes aromatiques, un potager sur le toit, et un contrôle de la consommation d’électricité font partie des initiatives visant à former des professionnels de l’hôtellerie-restauration responsables. Dans leurs cuisines, les élèves privilégient les circuits courts et la réduction des déchets.
Les élèves revisitent des recettes à base de produits de saison
Lors d’un atelier culinaire, les élèves ont pour mission de végétaliser leurs plats. "Nous avons choisi une recette danoise de salade de pommes de terre et de boulettes de porc", expliquent trois élèves. Après une vingtaine de minutes de réflexion en petits groupes, les élèves proposent leurs plats revisités. "On remplace les boulettes par des falafels", suggère Zoé. "Et pour l’assaisonnement ?" demande Marie-Pierre Boccador, professeure d’éco-gestion. "Avec du paprika", propose une élève en tenue de chef, fidèle à sa formation hôtelière. "Le paprika n’est pas vraiment typique de la cuisine danoise", remarque Gabin, qui avait revisité un plat indien de sauté de poulet aux noix de cajou, en utilisant des champignons portobello qui, selon lui, ont "à peu près la même texture que le poulet".
Les aubergines sont aussi à l’honneur, choisies en fonction de la saison. L’équipe de Pauline envisage de les griller et de les fumer sous une cloche avec du foin. "Dans Top Chef, ils font ça !" approuve une camarade.
Réduire les déchets : une priorité en cuisine
Une fois les recettes imaginées, il reste à les préparer. Cette tâche ne semble pas poser de problème à ces futurs restaurateurs. "On fera ça samedi", s’accordent deux amis. La preuve en photo rapportera cinq points supplémentaires. Gaëlle, plus audacieuse, propose une version végane de bœuf Stroganoff, en utilisant du daikon mariné accompagné d'une sauce au lait de soja. Quant à Aïven, il partage ses astuces zéro déchet. "Chez moi, on fait des tisanes à partir des pelures de pommes, d’oranges et de poires. C’est un peu amer, mais j’aime bien", confie-t-il.
Des réflexes écoresponsables ancrés au quotidien
"C’est essentiel de sensibiliser les jeunes aux problématiques environnementales, car ce sont eux qui nourriront les générations futures", explique Catherine Desmet, professeure de français. "Certains se sont vraiment investis, réalisant presque tous les défis", se réjouit la documentaliste.
Au-delà de la compétition, le challenge permet aux élèves de prendre de nouveaux réflexes écologiques. "J’ai commencé à éteindre mon ordinateur quand je pars à l’internat, et je vais acheter une poubelle de tri", raconte Mathis. En cuisine, les élèves intègrent aussi leurs nouvelles connaissances. "On réutilise beaucoup plus. Par exemple, on fait du jus pour les sauces à partir des parures de viande", explique Loïc. Ce challenge n’est pas seulement un apprentissage théorique, mais aussi un véritable changement de pratiques au quotidien, qui marque durablement ces futurs professionnels de l’hôtellerie et de la restauration.

SOURCE : L'ÉTUDIANT

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