Journée d’appel, service civique, SNU : mutations du service militaire

Emmanuel Macron présentera ce jeudi son projet de relancer le service militaire. Depuis sa suppression en 2001, le sujet revient régulièrement sur la scène politique, mais son coût a toujours freiné son déploiement. Même le service national universel (SNU), cousin du service militaire, n’a jamais été pleinement généralisé.
Des jeunes, des sommets enneigés et des militaires au garde-à-vous : le président se rend le 27 novembre à la 27e brigade d’infanterie de montagne de Varces-Allières-et-Risset, près de Grenoble, pour un discours sur la nécessité d’offrir à la jeunesse un cadre d’engagement, selon l’Élysée et une interview sur RTL.
Fin du service militaire sous Jacques Chirac
Jacques Chirac annonce en 1996, à la télévision, la fin du service national militaire instauré en 1965 par Pierre Messmer. La durée et l’âge des participants avaient déjà évolué dans les années 70 et 80. Avec la fin de la guerre froide et la disparition de l’URSS, le service national devient obsolète, l’armée préférant recruter des carrières longues plutôt que des passages de quelques mois.
Le discours de Chirac marque la professionnalisation de l’armée et permet des économies budgétaires significatives.
Recensement et test de lecture
Le président choisit une option minimaliste : la création d’une journée d’appel et de préparation à la défense (JAPD). Les jeunes sont recensés dès 16 ans et se rendent quelques heures en caserne pour un test de lecture et d’écriture, et découvrir les métiers de l’armée. Le service militaire cesse officiellement le 29 novembre 2001 avec la libération des derniers appelés.
Cap sur le service civique
En 2010, un service civique est lancé pour des missions d’intérêt général de 6 à 12 mois, rémunérées 619,83 euros par mois en 2025. Sur quinze ans, 875 000 jeunes ont participé, principalement dans des institutions publiques, associations et lieux culturels.
Cependant, l’idée d’un service militaire obligatoire refait surface après les émeutes de 2005 ou les attentats de 2015, pour « réapprendre la citoyenneté » ou « cadrer les jeunes ».
Un service militaire pour cadrer les jeunes ?
Xavier Bertrand et François Baroin ont plaidé pour un service obligatoire d’au moins trois mois afin de « refaire société » et donner un cadre aux jeunes. Pour certains historiens, ce service est perçu comme un rite initiatique et un moment de brassage social, même si les hiérarchies sociales persistent.
Le service militaire reste un avantage égalisateur pour les familles modestes, offrant par exemple le permis de conduire et des opportunités professionnelles. La discipline et l’organisation personnelle sont aussi considérées comme formatrices.
Le fiasco du service national universel
Lancé en 2019, le SNU concernait des volontaires de 15 à 17 ans et proposait un séjour de cohésion avec activités sportives, culturelles et intellectuelles. Malgré environ 40 000 participants, son coût estimé à 2 milliards d’euros par an pour 800 000 jeunes reste prohibitif.
Les contraintes budgétaires et les priorités militaires ont freiné sa généralisation. Gabriel Attal, puis Sébastien Lecornu, ont successivement évoqué sa mise en place et sa mise en extinction.
Une annonce très hypothétique
Le nouveau service militaire volontaire sera annoncé ce jeudi par Emmanuel Macron. Son déploiement soulève encore des interrogations sur le financement et l’accord politique, car il pourrait coûter plusieurs milliards et nécessiter une révision de la loi de programmation militaire 2024-2030.

SOURCE : bfmtv.com

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