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ÉDUCATION
28
August 2024

La neuro-architecture : créer des espaces de travail favorables à la neurodiversité, à la cohésion sociale et à l’innovation

L’intégration des employés neuro-atypiques constitue un défi majeur pour les organisations. La neurodivergence, qui inclut des conditions telles que l’autisme, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et la dyslexie, est encore mal comprise. En France, l’Inserm estime à environ 700 000 le nombre de personnes autistes, dont 100 000 ont moins de 20 ans. La dyslexie touche entre 3 et 10 % de la population.

Malgré ces défis, les différences neurologiques peuvent devenir des atouts pour les entreprises. La théorie de la neurodiversité soutient que ces variations peuvent enrichir les environnements de travail. De plus en plus d’initiatives visent à intégrer les employés neurodivergents par des programmes de recrutement spécialisés, des accompagnements adaptés et une sensibilisation accrue.

Par exemple, Ubisoft s'engage dans des projets de sensibilisation et de formation sur la neurodiversité grâce à son Neurodiversity Talent Program. Des cabinets de conseil comme Teraia proposent des services pour attirer des talents neurodivergents, adapter les processus de recrutement et créer des environnements de travail inclusifs. Ces actions montrent une volonté croissante des entreprises de valoriser les talents neurodivergents.

Adapter les espaces de travail à la neurodiversité

Malgré des avancées significatives dans l’accessibilité pour les handicaps moteurs, l’adaptation des espaces de travail aux handicaps cognitifs et psychiques est encore émergente. Quelques entreprises pionnières ont déjà intégré ces principes. SAP, par exemple, a lancé le programme « Autism at Work » pour recruter des personnes autistes et adapter les environnements de travail à leurs besoins, en incluant des espaces personnalisables, des zones de calme et une communication visuelle claire. Microsoft, de son côté, a repensé certains de ses espaces pour accueillir la diversité cognitive et répondre aux besoins de tous ses collaborateurs.

Ces ajustements incluent des bureaux flexibles, un éclairage ajustable, et des espaces verts intérieurs pour améliorer le bien-être au travail. La neuroarchitecture, qui lie neurosciences et architecture, est une approche innovante visant à créer des espaces qui optimisent les interactions humaines en fonction des réactions cérébrales.

Neuro-architecture et expérience humaine

La neuroarchitecture se base sur les connaissances neuroscientifiques pour concevoir des environnements qui influencent positivement le comportement et le bien-être des occupants. Selon Colin Ellard, professeur en neuroscience cognitive, cette discipline utilise des outils pour mesurer les réponses physiologiques aux environnements construits, permettant ainsi de concevoir des espaces adaptés aux besoins neurodivergents.

La création d’environnements de travail inclusifs implique la prise en compte des besoins spécifiques des personnes neuroatypiques. Par exemple, minimiser les stimuli sensoriels excessifs peut offrir un environnement plus confortable pour les personnes autistes, souvent sensibles aux bruits forts ou à l’éclairage intense. L’aménagement intérieur peut inclure des options telles que des éclairages modulables, des couleurs apaisantes, des signalétiques claires, et des espaces de retrait pour se régénérer.

Enjeux et bénéfices de la neuroarchitecture

La neuroarchitecture peut non seulement attirer des talents et renforcer la marque employeur dans un marché du travail compétitif, mais aussi améliorer les conditions de travail pour tous. En créant des espaces qui soutiennent la diversité fonctionnelle et cognitive, les entreprises favorisent un environnement de travail plus harmonieux et productif, où chaque individu peut s’épanouir.

Contrairement aux approches architecturales traditionnelles axées sur l’esthétique, la neuroarchitecture place l’expérience humaine au cœur de la conception. Elle offre une opportunité de créer des environnements professionnels où diversité, cohésion sociale et innovation se rejoignent, permettant à chacun de contribuer pleinement.

Le flex office et la neurodiversité

Enfin, il est important de noter que des concepts comme le flex office peuvent ne pas toujours répondre aux besoins des personnes neuroatypiques, car ils peuvent accroître les stimuli sensoriels et réduire les possibilités de retrait dans des espaces calmes. Des projets comme le Centre Maggie’s à Leeds ont démontré comment les principes de neuroarchitecture peuvent améliorer le bien-être et la productivité des employés dans divers environnements de travail.

En conclusion, la neuroarchitecture offre une voie prometteuse pour créer des espaces de travail qui non seulement répondent aux besoins des personnes neurodivergentes, mais bénéficient également à l’ensemble des collaborateurs, favorisant ainsi une culture d’inclusion et d’innovation.

SOURCE : THE CONVERSATION

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