Une école du Loiret teste une méthode inédite de maths qui libère la parole des élèves

Depuis la rentrée, l’école Michel-Moineau de Châlette-sur-Loing expérimente la méthode « Pionnier des maths », un dispositif inédit pour aider les élèves à résoudre des problèmes complexes. Les premiers retours indiquent déjà des progrès significatifs.
Cette approche s’appuie sur des travaux universitaires et le Conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN). « On est ici dans un transfert de recherche vers la pratique des enseignants », explique le recteur. L’académie d’Orléans-Tours fait partie des six académies pilotes, avec le Loiret et l’Indre engagés.
L’objectif : aider tous les élèves surtout les plus fragiles à aborder des problèmes complexes et réduire les inégalités filles-garçons dès le CE1.
Découper les problèmes pour réduire la charge mentale
La méthode repose sur une idée simple : transformer un « monstre » mathématique en petits problèmes accessibles. Les élèves reformulent d’abord le problème avec leurs propres mots, puis sélectionnent uniquement les informations utiles grâce à des « boîtes à outils » (schémas, boîtes imagées, lignes numériques…).
« Ils transforment un grand problème en constellation de petits problèmes », explique Jean-Philippe Agresti. Chaque sous-résultat est ensuite combiné pour reconstruire la solution finale, avant que l’élève verbalise sa stratégie. Le recteur précise : « On veut enseigner la complexité, mais en réduisant la charge mentale initiale. »
Lors de sa visite, le recteur note une dynamique nouvelle en classe. « Tous les élèves participaient, spontanément. Garçons comme filles. » La méthode valorise chacun : reformuler, appliquer une stratégie ou obtenir un sous-résultat devient accessible à tous.
Les premiers indicateurs sont encourageants : progression dans la lecture de graphiques, meilleure maîtrise des fractions, précision accrue sur la ligne numérique. Dans certaines classes, les taux de réussite sur la lecture de graphiques atteignent 90 à 95 %, contre 10 à 30 % les années précédentes. Le recteur reste prudent : « Nous n’en sommes qu’à neuf semaines. Les évaluations scientifiques auront lieu en fin d’année. »
Des parents déjà impliqués
Les familles ont été associées dès le début et leurs retours sont enthousiastes. Les enfants expliquent eux-mêmes leurs raisonnements à la maison. « Il y a quelque chose de presque ludique », note Jean-Philippe Agresti. Une manière d’impliquer les parents moins dans le contrôle et davantage dans le partage.
Si les résultats se confirment, la méthode pourrait s’étendre au-delà du Loiret. Les enseignants formés travaillent en lien étroit avec les chercheurs pour adapter les outils. « Ce n’est pas une méthode figée, c’est vivant, c’est évolutif », souligne le recteur. Pour l’instant, l’expérimentation avance et, dans les classes du Montargois, les élèves lèvent la main, osent, verbalisent… et progressent.

SOURCE : LEPARISIEN

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